Pierre Jouvet, ce socialiste ami des Insoumis
Porte-parole d’un parti réduit à la portion congrue, cet élu de la Drôme a enfin fait parler de lui à la faveur des négociations avec LFI.
Il sort à peine d’un premier marathon (négocier des circonscriptions et un programme avec les insoumis) qu’il en a entamé un second (briguer la 4e circonscription de la Drôme). Porte-parole du PS depuis octobre 2018, Pierre Jouvet, 35 ans, était inconnu du grand public. D’abord car, dit-il, « les socialistes étaient sortis des radars », ensuite parce que « les gens identifient encore les éléphants au parti ».
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Ça tombe bien, à la faveur de l’accord avec LFI, la plupart se sont mis en retrait. « Le PS vit un tournant générationnel, assure Jouvet. C’est la fin de ces gens que je vois à la TV depuis que j’ai 10 ans. On a clarifié qui on était, on a modifié le parti du sol au plafond. Quand la gauche a une gestion de bons bourgeois de la politique sans vouloir changer la vie des gens, elle se perd et enfante des Macron. »
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J’ai été biberonné au rassemblement de la gauche
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Cette « clarification » est aussi la sienne. Il a soutenu Hollande à la primaire de 2011, Valls à la suivante. En 2017, candidat aux législatives, il met une photo de Macron sur son matériel de campagne. « J’ai eu un doute sur ce qu’il ferait, se défend-il. Soit il devenait le nouveau Mendès France, soit le nouveau Giscard. Finalement, il est le nouveau Sarkozy. » Une erreur qui lui coûte le second tour : c’est sur sa gauche que les voix lui manquent. Cette année, il y aura sur ses affiches les logos du PS, de LFI, d’EE-LV, du PCF…
« J’ai été biberonné au rassemblement de la gauche », dit celui qui est né à Valence, en 1986, de parents enseignants et socialistes tendance Mitterrand. Après 2002, il adhère au PS avant de faire Sciences po à Lyon. Il choisit comme point de chute Saint-Vallier, 4 000 habitants, entre(...)