Le Picasso retrouvé dans une cave de Capri par un brocanteur italien était un original

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CULTURE - Et si votre vieux salon abritait un trésor ? C’est ce que vient de vivre la famille Lo Rosso en Italie. Le fils, Andrea, est en train de faire authentifier la toile par la Fondation Picasso de Malaga, plus de 60 ans après que son père Luigi a mis la main sur un tableau signé Pablo Picasso, sans le savoir.

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En 1962, Luigi Lo Rosso brocanteur de métier, découvre par hasard une toile enroulée dans une cave de Capri. Comme le rapporte le Guardian, il est séduit par le tableau et décide de le garder. Une fois rentré chez lui, à Pompéi, il la met dans un cadre bon marché et l’expose dans le salon familial. Ce drôle de portrait asymétrique et coloré ne plaît pas trop à sa femme, qui le trouve « horrible ». Le couple n’a alors aucune idée de l’identité du peintre derrière le tableau. Pourtant, en haut à gauche de l’œuvre se trouve une signature, l’inscription « Picasso » peinte en rouge.

Leur fils, Andrea Lo Rosso, commence à se questionner sur la peinture lorsqu’il découvre dans une encyclopédie d’histoire de l’art le « Buste de femme » d’un certain Pablo Picasso, aujourd’hui entreposé au Musée national Picasso-Paris. La famille pense d’abord qu’il s’agit d’une simple tentative de copie, puis sous l’insistance du fils, fait appel à plusieurs experts.

L’affaire traîne en longueur et le père décède en 2021 avant que le tableau ne soit finalement authentifié. La Fondation Arcadia, qui s’occupe des évaluations, restaurations et attributions d’œuvres d’art, considère le tableau comme authentique. Cinzia Altieri est le graphologue et membre du comité scientifique qui a validé la signature. Il confie n’avoir aucun doute sur la véracité celle-ci dans un entretien avec le Guardian.

« Après que tous les autres examens du tableau ont été effectués, j’ai été chargé d’étudier la signature. J’ai travaillé dessus pendant des mois, en la comparant à certaines de ses œuvres originales. Il ne fait aucun doute que la signature est la sienne. »

La décision finale suspendue à la Fondation Picasso

Le portrait serait bel et bien celui de Dora Maar, photographe française qui fût la muse et la maîtresse du peintre espagnole. Il aurait été réalisé entre 1930 et 1936 et oublié sur l’île de Capri lors d’un des nombreux voyages de Pablo Picasso entre les années 40 et 50.

Depuis son identification, la Fondation Arcadia conserve le tableau dans un coffre-fort à Milan. La peinture est aujourd’hui évaluée à 6 millions d’euros, mais cette somme pourrait doubler si la Fondation Picasso de Malaga l’authentifiait à son tour.

En attendant que cela soit chose faite, Andrea Lo Rossi patiente. Dans un entretien pour Il Giorno, il confie espérer pouvoir un jour rembourser les dépenses investies dans la trouvaille de son père. « Je le mettrai aux enchères, comme papa l’a toujours voulu. Ainsi, tous les efforts et l’argent dépensé pour les expertises (des dizaines de milliers d’euros, ndlr) seront finalement considérés comme bien investis ».

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