Pic d’ozone à Paris et en Île-de-France : une pollution typiquement estivale, et dangereuse

L’épisode de chaleur en Ile-de-France contribue à amplifier la pollution à l’ozone qui sévit dans la capitale et sa grande couronne, depuis mercredi 6 septembre.
FRANCOIS GUILLOT / AFP

POLLUTION - Une atmosphère chaude et polluée. Pour la première fois lors d’un mois de septembre, les huit départements d’Île-de-France sont placés en vigilance orange canicule ce vendredi 8 septembre. Cette chaleur suffocante contribue à amplifier la pollution à l’ozone qui sévit dans la capitale et sa grande couronne, depuis le mercredi 6 septembre.

Concrètement, cela signifique que la concentration de ce gaz en Île-de-France dépasse le seuil de recommandation de l’OMS (fixé à 180 µg/m3 d’ozone en moyenne sur une heure). Airparif prévoit que ce seuil restera dépassé ce vendredi et indique que « la qualité de l’air sera dégradée à mauvaise » sur l’ensemble de la région.

« Il n’est pas attendu d’amélioration franche avant le début de la semaine prochaine », prévient encore l’observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France sur Twitter. Pour y faire face, la préfecture de police de Paris a décidé d’abaisser les limitations de vitesse de 20 km/h sur les routes franciliennes depuis jeudi.

Très nocif pour la santé

L’épisode de chaleur actuel booste la création d’ozone dans les basses couches de l’atmosphère. En effet, l’ozone est un polluant « secondaire », c’est-à-dire qu’il résulte de transformations chimiques de polluants déjà présents dans l’air. Cette réaction se déclenche sous l’action d’un fort ensoleillement et de températures élevées.

L’ozone est donc un gaz estival, et rare sont les épisodes de pollution à ce gaz qui sévissent en septembre. Cet épisode « aussi tardif dans la saison estivale est rare », note Airparif, soulignant « les liens étroits entre pollution de l’air et changement climatique ».

Respirer de l’ozone est très nocif pour la santé. Il peut provoquer des irritations au niveau des yeux, déclencher des crises d’asthme des toux et des problèmes pulmonaires, surtout chez les enfants et les personnes asthmatiques.

Selon une étude épidémiologique réalisée en 2022 par l’Observatoire régional de santé et Airparif, les niveaux d’ozone respirés dans l’air tout au long de l’été sont responsables de 1 700 décès prématurés chaque année en Île-de-France.

Le changement climatique en cause

Pour vous protéger, l’Agence régionale de santé conseille d’éviter les activités physiques intenses et les longues promenades en pleine après-midi, où l’ensoleillement et donc les niveaux d’ozone sont à leur maximum. Si vous ressentez une gêne respiratoire ou cardiaque, demandez conseil à votre médecin.

Ce fléau risque de s’intensifier dans les prochaines années avec le réchauffement planétaire. Le changement climatique, qui accroît la durée et l’intensité des périodes de fortes chaleurs, contribue ainsi à l’élévation des niveaux d’ozone de 25 % observée sur les dix dernières années en Île-de-France, observe enfin Airparif dans son étude.

Le changement climatique et la qualité de l’air « vont de pair et doivent être combattus ensemble pour briser ce cercle vicieux », a averti mercredi Petteri Taalas, le patron de l’Organisation météorologique mondiale.

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