No et moi

Une histoire d'ado et de SDF, adapté d'un roman de Delphine Le Vigan. On peut difficilement faire plus casse-gueule. En choisissant d'adapter le roman de Delphine Le Vigan, Zabou Breitman s'aventure sur des terrains mouvants, au moins aussi mouvants que ceux de son premier film, Se souvenir des belles choses, qui traitait de la maladie d'Alzheimer avec beaucoup de précautions. Cette fois, la réalisatrice aborde la situation des SDF dans un registre plus mélo familial que film militant rugueux : pour les besoins d'un devoir de classe, Lou, 13 ans, jeune fille précoce et au lycée, interviewe No, une SDF, et se prend d'amitié pour elle au point de convaincre ses parents de l'héberger. Si Zabou Breitman ne retrouve pas la grâce de Se souvenir des belles choses (ne parlons pas des beaucoup moins réussis L'Homme de sa vie et Je l'aimais), c'est parce qu'elle ne choisit pas vraiment entre deux options : une histoire d'adolescence (Lou) ou un sujet social (No). Pourtant, au fil du récit, le film finit par peindre un bel objet, sincère dans ses intentions et porté par deux formidables comédiennes : Nina Rodriguez (Lou) et Julie-Marie Parmentier (No). Rien que pour elles... comme on dit.