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Philips entrevoit une année difficile après un mauvais trimestre

par Maria Sheahan et Anthony Deutsch

FRANCFORT (Reuters) - Philips estime qu'il lui sera difficile d'améliorer son bénéfice d'exploitation en 2014, un ralentissement de la demande en Chine et en Russie et les retombées d'un euro fort ayant annihilé la croissance du chiffre d'affaires au premier trimestre.

Le groupe néerlandais d'éclairage, d'électroménager et d'équipements médicaux a fait état mardi d'un Ebita (bénéfice avant intérêts, ratant le consensus Reuters qui prévoyait un Ebita de 341 millions d'euros.

Le directeur général Frans van Houten a dit qu'il comptait toujours atteindre l'objectif d'une marge d'Ebita de 11% à 12% sur la période 2014-2016, quoiqu'il serait difficile de progresser vers cet objectif cette année. La marge d'Ebita a diminué à 6,3% au premier trimestre.

"Nous avons modifié (nos perspectives) en déclarant que c'était une année difficile, impliquant par là qu'une amélioration cette année sera difficile", a-t-il déclaré à la presse.

L'action, qui avait gagné plus de 80% durant une restructuration générale de deux ans, chutait de 7% à 23,20 euros en fin de matinée.

"Tout, pratiquement, est décevant", dit l'analyste Gael De-Bray (Société Générale). "La croissance organique aurait dû être autour de 3% et elle a stagné; en plus, le free cash flow est négatif. Il n'y a rien de positif dans le message adressé aujourd'hui".

Van Houten, qui a porté la rénovation de Philips en sabrant les coûts et en visant de nouveaux volants de croissance, a dit que le ralentissement de la croissance en Chine et la faiblesse concomittante des marchés du bâtiment ont particulièrement affecté le segment éclairage, qui représenter plus du tiers du C.A. du groupe.

Le conflit avec l'Ukraine à propos de la Crimée pèse par ailleurs sur la demande de la Russie, a-t-il ajouté.

"Nous ne savons pas exactement comment cela va évoluer. La demande de fond pour améliorer la santé en russie et pour installer un éclairage économique en énergie ne disparaîtra pas mais il est évident que l'année sera très difficile en Russie pour nous", a encore dit Van houten.

La hausse de l'euro face à des monnaies telles que le yen, le rouble et le peso argentin a retranché cinq points au C.A. Des effets de change défavorables touchent bien des sociétés, admettent les analystes, mais ils soulignent que Philips a largement raté leur prévision d'une croissance organique en hausse à 3,4%.

Le bénéfice net a diminué de 15% à 137 millions d'euros mais il bat le consensus qui le donnait à 119 millions.

(Nicolas Delame pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)