Aux Philippines, un accord de paix historique entre le gouvernement et la rébellion musulmane

Les rebelles du Front moro islamique de libération (Milf) dans leur campement, à Sultan Kudarat, sur l'île de Mindanao, aux Philippines, le 27 mars 2014.

Le principal mouvement séparatiste musulman a promis au gouvernement de déposer les armes, prises il y a plus de quarante ans, en échange de la création d’une région autonome dans le sud de l’archipel.

Le président des Philippines et le dirigeant du principal mouvement séparatiste musulman ont signé, jeudi, à Manille un accord de paix historique qui doit mettre fin à l’une des guérillas les plus longues et les plus meurtrières d’Asie.

«Cet accord détaillé sur [la région] Bangsamoro couronne notre combat», a déclaré Mourad Ebrahim, le chef du Front moro islamique de libération (Milf). Bangsamoro désigne un territoire musulman dans cette région. Le Milf a promis de déposer les armes en échange de la création d’une région autonome dans le sud de l’archipel, sur l’île de Mindanao, un territoire largement musulman dans un pays qui compte 80% de catholiques.

Un processus de paix semé d’embûches

La région autonome, qui comprendra 10% du territoire philippin, disposera de sa propre police, d’un Parlement régional et du pouvoir de lever les impôts. La défense restera une prérogative du gouvernement central. Les dirigeants du Milf seront à la tête d’une autorité provisoire sur la région, avant la tenue d’élections régionales en 2016. Le pouvoir sera laïque.

Mais le Milf, le gouvernement et les observateurs indépendants soulignent qu’une paix durable est loin d’être garantie et que de nombreuses embûches devront être surmontées d’ici à la mi-2016, fin du mandat unique de Benigno Aquino III.

Parmi ces obstacles, d’autres groupes de guérilla, dont les Combattants islamiques pour la liberté de Bangsamoro (Biff), pourraient chercher à faire dérailler les accords en lançant des attaques dans le Sud. «Nous continuerons de nous battre contre le gouvernement, car nous voulons l’indépendance et rien d’autre», a déclaré Abou Missry Mama, porte-parole du groupe, depuis son fief dans le Sud.

150 000 morts depuis les années 70

Autre groupe rebelle dissident, le MNLF, rival du Milf, qui avait (...)

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