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Philippe salue la "foule innocente" victime de l’attentat de Nice

Deux ans après l'attentat du 14-Juillet à Nice, le Premier ministre français, Edouard Philippe, a assuré samedi que l’Etat allait simplifier l’accès aux droits afin d'éviter "un parcours du combattant" aux victimes d'actes terroristes. /Photo prise le 14 juillet 2018/REUTERS/Valery Hache

NICE (Reuters) - Deux ans après l'attentat du 14-Juillet à Nice, le Premier ministre français, Edouard Philippe, a assuré samedi que l’Etat allait simplifier l’accès aux droits afin d'éviter "un parcours du combattant" aux victimes d'actes terroristes.

"Nous allons créer un juge de l'indemnisation des victimes d’actes terroristes qui aura une compétence nationale pour simplifier et accélérer les démarche qui, là encore, sont trop lourdes. Nous allons travailler à lever tous les obstacles", a-t-il détaillé lors des cérémonies d’hommage aux 86 personnes tuées le jour de la Fête nationale 2016 sur la Promenade des Anglais.

"De nombreuses victimes continuent de se déclarer car elles sortent d’un moment de sidération", a fait remarquer le chef du gouvernement.

Edouard Philippe a insisté sur les "blessures invisibles" et les très nombreuses personnes touchées indirectement qui "ont du mal à apporter la preuve" de leur traumatisme. "D’où la nécessité de renforcer notre capacité collective à vous accompagner chaque jour dans votre quotidien".

Évoquant "le chagrin", "les cauchemars" encore vécus par certains, il a rendu hommage à "cette foule innocente, (...) celle dans laquelle chacun de nous aurait pu se retrouver avec ses parents, avec ses enfants, avec ses proches".

"Ce soir de 14 juillet sur la Prom’ (...), Nice était frappée dans sa joie, dans sa convivialité, sa diversité. Quatre minutes et 17 secondes de drame qui ont désormais l’éternité d’un cauchemar", a-t-il ajouté.

DOULEUR

Vingt-quatre heure après avoir présenté un plan de lutte contre le terrorisme prévoyant un renforcement du suivi des personnes sortant de prison susceptibles de représenter une menace, ainsi que la création d’un parquet national antiterroriste, le Premier ministre a assuré que "25 attentats avaient été déjoués depuis le début de l’année". [nL8N1U925C]

Selon lui, "combattre cette idéologie mortifère", le "combat d’une génération", passera par "une puissante adaptation et amélioration continue de nos méthodes, de nos moyens de surveillance et de notre arsenal juridique".

Avant lui Christian Estrosi, le maire (Les Républicains) de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur, avait salué la venue d’Edouard Philippe, qui était accompagné entre autres de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

"Chacun de ses 731 jours (depuis l’attentat de 2016-NDLR) a pu être un jour de douleur, de découragement, de rage mais aussi d’espoir et de paix", a-t-il déclaré.

Sous une imposante tribune bleu blanc rouge dressée sur la place Masséna, environ 600 personnes, proches des défunts ou blessés le soir du drame étaient présents, partagés entre le recueillement et l’émotion de revivre ces tragiques instants où le poids lourd a foncé sur la foule.

Comme Rachel, Niçoise venue avec Adam, son fils de 14 ans, assister à l’hommage municipal au cours duquel 86 galets tricolores ont été symboliquement déposés à l'énoncé du nom de chaque victime.

"Ce 14 juillet, j’étais avec lui, à quelques mètres de l’endroit où le camion s’est arrêté. Je suis en hyper vigilance et je ne dors normalement que depuis peu", a-t-elle raconté à Reuters.

Ayant fait "tout ce qu’il faut" pour reprendre une existence normale, elle a aussi confié "vivre dans la culpabilité de cette gosse qu’elle n’a pas pu atteindre" alors que son propre enfant, affolé, s’enfuyait en courant.

"Moi je suis entière. Je n’ai même pas eu conscience qu’il y avait des coups de feu de la police à ce moment-là. J’ai su plus tard que cette fillette était décédée."

(Matthias Galante, édité par Elizabeth Pineau)