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Philippe rappelle les députés LaRem à la discipline

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a appelé mardi les députés du groupe La République en marche à avancer groupés, mettant en garde les élus contre la tentation de modifier des projets de loi contre l'avis de l'exécutif. /Photo prise le 15 octobre 2018/REUTERS/Stéphane Mahé

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Edouard Philippe, a appelé mardi les députés du groupe La République en marche à avancer groupés, mettant en garde les élus contre la tentation de modifier des projets de loi contre l'avis de l'exécutif.

"Le message était bien celui-là", a dit à Reuters Stanislas Guérini, l'un des porte-parole du groupe majoritaire ayant assisté à la rencontre hebdomadaire avec le chef du gouvernement, qui est aussi le chef de la majorité.

Les propos du Premier ministre font écho à ceux du président du groupe, Gilles Le Gendre, qui a nié "toute velléité d'émancipation" au sein d'un ensemble de 307 députés "riche de son immense diversité".

"La créativité législative, la nécessité parfaitement légitime d'affirmer des convictions (qui) peuvent se traduire par un enrichissement des textes, voire par des amendements, n'exclut pas le sens de la discipline majoritaire", a-t-il dit devant la presse à l'Assemblée nationale.

Chaque projet de loi "à chaque fois, est voté, et toujours le fruit d'une discussion, d'une co-construction entre le gouvernement et le groupe majoritaire", a ajouté le député de Paris en référence aux élus critiques avec la ligne de l'exécutif ayant pris récemment des initiatives.

Tels Frédéric Barbier et Jean-François Cesarini et leur amendement instaurant une Contribution sociale généralisée (CSG) "progressive" pour les retraités, voté la semaine dernière en commission.

"DES CHEMINS DIFFÉRENTS"

"Il n'y a pas de fronde. On veut aller à la même destination, au même endroit, on dit juste qu'on a des chemins différents pour y parvenir", a déclaré Jean-François Cesarini au micro de LCP. "Le débat n'est pas de savoir si on doit quitter le groupe, on doit le faire vivre, faire vivre la majorité."

L'idée d'une CSG progressive a été repoussée par la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn et son collègue des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, qui a invoqué mardi sur Europe 1 "une raison constitutionnelle d'inégalité entre les citoyens" devant l'impôt.

Le ministre issu du MoDem a aussi fait valoir que le gouvernement avait prévu "des mesures de compensation" à la hausse de la CSG "au travers de la taxe d'habitation" dont un tiers va être supprimé cet automne. Donc "la progressivité n'est pas la bonne façon de répondre à cette question", a-t-il conclu.

Cet amendement sera examiné en séance dans le cadre du débat sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui commence ce mardi dans l'hémicycle.

Mercredi dernier, l'Assemblée avait voté un amendement instaurant un crédit d'impôt pour l'accueil des réfugiés en situation régulière porté par une cinquantaine de députés La République en marche (LaRem) lors de l'examen de la partie recettes du projet de loi de finances, voté mardi.

Amélie de Montchalin, première vice-présidente du groupe LaRem, qualifie de "lanceurs d'alerte" les députés récalcitrants.

"L'important à La République en marche c'est qu'on ait des solutions, ce n'est pas de faire des petits tours de piste et qu'on dise 'on a résolu un problème parce qu'on a ouvert un débat médiatique'", a-t-elle estimé sur RTL.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)