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Philippe Poutou «Certains ont construit des villas, acheté des appartements en toute légalité…»

1. Ce n’est pas qu’un problème de conflit d’intérêts. L’Assemblée ne reflète en rien les électeurs : les parlementaires sont pour 3 % des ouvriers et des employés, et pour 82 % des cadres et des professions intellectuelles supérieures. Ces derniers n’ont aucun problème pour assurer leurs fonctions en parallèle, ce qui n’est pas le cas d’un salarié du privé. Donc, la première mesure à prendre, c’est l’obligation de se consacrer à 100 % à sa fonction de député, et parallèlement, évidemment, une seule rémunération, celle de son mandat, à un niveau correspondant à la rémunération moyenne d’un ouvrier ou d’un employé : 2 300 euros brut aujourd’hui. Les salariés du privé doivent, de droit, pouvoir se mettre en disponibilité et réintégrer leur poste à la fin de leur mandat.

2. Je me bats évidemment contre le népotisme, bien présent à l’Assemblée nationale. Une pratique interdite en Allemagne, en Italie, en Turquie, et au Parlement européen depuis 2009.

3. Le statut existe. Il est entré en vigueur le 1er mars 2017 (signé par CFDT, CFTC, FO et l’association représentant tous les groupes parlementaires) ! Mais cela ne règle pas une question essentielle : l’employeur est le député qui, arbitrairement, fixe le salaire, embauche, licencie… Je suis pour une réelle convention collective fixant la totalité des règles d’emploi, de salaires, de condition de travail et pour que les collaborateurs soient directement salariés par l’Assemblée, avec droit aux institutions représentatives du personnel (DP, CE, CHSCT…)

4. Lui aussi, il existe ! Depuis 2014, Ferdinand Mélin-Soucramanien exerce ce poste à l’Assemblée. Alors qu’il est détaché à mi-temps de l’université de Bordeaux, il continue de toucher l’intégralité de sa rémunération : 70 000 euros, plus celle de déontologue du Palais-Bourbon : 42 000 euros… Sans commentaire. Le seul déontologue qui en vaille le titre, c’est le suffrage populaire avec comme corollaire le non-cumul des mandats, l’interdiction de plus de deux mandats (...)

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