Philippe Leclerc: «L’Europe doit offrir des portes d’entrée légales aux migrants»

Un migrant tente de s'infiltrer dans l'enclave espagnole de Melilla, au Maroc, le 24 avril 2015.

Philippe Leclerc, représentant en France du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, pointe les défauts et qualités du plan d’action européen :

Alors que beaucoup d’ONG et d’associations de solidarité avec les migrants ont critiqué pour sa timidité le plan d’action européen annoncé jeudi, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a préféré positiver, en soulignant une «première étape importante». Tout en prévenant que, avec déjà plus de 1 700 morts en 2015, «ce qui attestera du succès de ces mesures, ce sera la baisse des pertes en vies humaines, l’accès effectif à la protection en Europe sans devoir traverser la Méditerranée, et un régime d’asile européen commun qui soit efficace». Les explications du représentant du HCR en France, Philippe Leclerc.

Que pensez-vous de ce plan d’action, qui prévoit le triplement des moyens de l’opération de surveillance des frontières Frontex, mais sans revenir à l’opération italienne de sauvetage Mare Nostrum ?

Il n’est pas à la hauteur du défi mais il représente au moins une prise de conscience collective des Vingt-Huit. On aurait souhaité des engagements plus forts, mais un processus est enclenché, avec un message assez clair : il faut faire beaucoup plus d’efforts pour sauver des vies. Beaucoup ont été perdues ces dernières semaines à cause de l’arrivée tardive des bateaux. Nous prenons les chefs d’Etat au mot, mais il faut que les actes suivent. Car si ce ne sont que des effets d’annonce, ce sera d’autant plus difficile à gérer pour les populations concernées et ceux qui tentent de les aider. Il faut éviter les réponses limitées comme après le précédent drame de Lampedusa, en 2013.

Peut-on accueillir plus de réfugiés ?

L’Europe évoque la possibilité de réinstaller 5 000 réfugiés. C’est une première expérience qui peut servir de base à une politique plus ambitieuse. Cet embryon de réponse collective va dans le bon sens. Car jusqu’à présent, nous n’avions que des réponses bilatérales : (...)

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