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Qui a peur des femmes nues? Laure Adler analyse les représentations du corps féminin

On n'est a priori pas fan de ces livres de femmes qui parlent des femmes comme d'un genre n'en finissant pas d'être ­asservi à la domination des hommes et sur le bandeau desquels il est inscrit "Ce que les artistes ont voulu faire de nous" ; il est encore un peu tôt dans la saison pour conseiller les beaux livres à mettre sous le sapin. Chacun de ces deux points eût dû suffire à ce que l'on n'ouvre pas cet ouvrage. Mais voilà, c'est la magie des livres. Le Corps des femmes donne envie de le caresser. Et ce n'est pas un jeu de mots. Notre doigt a glissé le long du dos merveilleusement disproportionné de La Grande Odalisque pour finir sur la plante de ses pieds laiteux. Alors on a commencé à feuilleter, pour savoir ce que Laure Adler racontait sur ce tableau d'Ingres qui tient une place de choix dans notre imaginaire. Et là, on est tombé sur de la politique.

À lire cette grande prêtresse de l'histoire des femmes et du féminisme, la nudité devient intellectuelle avec La Grande Odalisque : "Je veux dire par là que cette femme qui nous regarde a décidé de se montrer ainsi. L'artiste peint une mise en scène d'elle-même.

Avec Ingres, un changement de regard

Son corps nous est offert et pourtant nous sommes à distance et il n'y a rien à voir", ­expose l'écrivain, qui relève aussitôt : "N'oublions pas la destinataire du tableau : cette femme a été peinte pour une femme, Caroline de Bonaparte, reine de Naples." Alors même que, et Laure Adler le souligne dès l'introduction, la majorité ...


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