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Et le peuple congédia le Parlement

Dans un bureau de vote de la 18e circonscription de Paris, dimanche.

L'hyper majorité présidentielle a pour corollaire l'atomisation de l'opposition parlementaire de gauche comme de droite et la constitution d'un Parlement devenu plus décoratif que normatif.

Qu’on le dise une fois pour toutes : Emmanuel Macron a un talent immense ! A ceux qui lui sont déjà connus, s’ajoute celui d’avoir fait d’une simple petite phrase, une lame de fond qui devait changer la donne politique française à l’occasion de ces élections législatives. Cette phrase la voici : «Il faut donner une majorité au Président.» Cependant, d’avoir voulu conforter le Président à tout prix, ou de s’être détourné de cet ultime vote, les Français risquent de laisser un pouvoir sans opposition et un pays sans Parlement.

C’est un fait: le Parlement est menacé de disparition. Bien sûr il continuera de siéger. Mais comment et avec qui remplira-t-il le rôle que la Constitution lui a dévolu à savoir contrôler le pouvoir exécutif et voter les lois ?

Une nouvelle donne inquiétante

Ce n’est pas tant la largeur que l’épaisseur de la majorité qui pose problème, c’est-à-dire l’inexpérience politique et parlementaire de ceux qui la composent. D’évidence, à l’aune du renouvellement dont la vie politique avait besoin, de véritables talents ont d’ores et déjà éclos : Aurore Bergé, Mounir Mahjoubi, Hugues Renson et d’autres. Cependant, cette nouvelle donne politique, pour rafraîchissante qu’elle soit, a des aspects réellement inquiétants que l’on ne saurait taire.

On aurait aimé croire le candidat Macron, lorsqu’il déclara qu’il fédérerait autour de son projet une majorité d’idées honorant la diversité des opinions. Hélas, l’exact contraire est en train d’advenir. Il s’agit d’une majorité à la main du Président davantage que d’une majorité présidentielle. Cette hyper majorité a pour corollaire l’atomisation de l’opposition parlementaire de gauche comme de droite.

Il demeurera bien pour la forme quelques députés socialistes. C’est qu’il est connu qu’à toute entreprise (...)

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