"Des petits territoires vont mourir": un maire rend son écharpe et alerte sur la baisse du budget des petites communes
Gilles Thomas en a eu assez. Le maire de cette petite commune de moins de 500 habitants claque la porte: après 17 ans à la tête de Plussulien (Côtes-d'Armor), et 23 années de mandat au total, rapporte France 3 Bretagne, Gilles Thomas a décidé de démissionner.
Un choix qu'il justifie à la lumière de la fermeture d'une des deux classes de son école communale, conséquence du budget 2025 de l'Éducation nationale prévoyant la suppression de 4.000 postes dans l'enseignement. Dans sa ligne de mire également, la baisse des financements concernant la santé dans ce qu'il appelle les "petits territoires".
"Plus personne ne nous entend. Il y a certainement des économies à faire, mais quand on parle de baisse de budget pour l’éducation, la santé, c’est inacceptable. On est dans des petits territoires qui vont mourir. Je ne veux pas cautionner ce qu’on nous demande de faire, donc j’arrête. Et ce n'est pas de gaieté de cœur".
Un unique enseignant pour 5 niveaux, du CP au CM2
Il n'y a aujourd'hui, à Plussulien, qu'un seul enseignant pour 24 élèves et... 5 niveaux, du CP au CM2. Une situation qui irrite son maire, Gilles Thomas. Selon lui, et comme le rapporte France 3, "on demande à un seul enseignant d'assumer sur une seule classe 5 niveaux" différents. Ce qui semble difficile à imaginer d'un point de vue pédagogique et pratique.
Et après le CM2, ce n'est pas mieux. Il y a quelques mois, le collège le plus proche, celui de Corlay, fermait lui aussi ses portes.
"Mettez-vous à la place des parents", s'agace Gilles Thomas au micro de France 3 Bretagne, "Il y a des manifestations, des rencontres avec le directeur académique, et cela n'a rien changé. J'ai donc pris la décision d'arrêter."
Démissions en série
L'initiative de Gilles Thomas n'est pas passée inaperçue. Dans la foulée, précise nos confrères de France 3, six conseillers et adjoints municipaux ont présenté leur démission.
"Si on démissionne en masse, c'est qu'il y a un problème", s'inquiète Myriam Bauer, ajointe ayant quitté le conseil ce lundi 14 octobre. "On est élu, ce n'est pas pour rien. Et là, on a l'impression qu'on ne sert à rien. Alors pourquoi rester si on ne nous écoute pas ?"
Le 11 octobre dernier au micro de BFMTV, un autre édile a fait savoir qu'il songeait également à jeter l'éponge. Samuel Hazard, maire divers gauche de Verdun (Meuse), avait alors appelé à "la démission générale".
"Il faut établir un rapport de force (...) les élus de la République doivent brandir la menace de démissionner pour qu'enfin ils soient écoutés et entendus", confiait Samuel Hazard à BFMTV.