Dans “La Petite Sirène”, les effets spéciaux risquent de noyer le poisson
L’exploration des grands fonds marins révèle régulièrement de nouvelles espèces, pour certaines des plus étranges. Rien qui puisse rivaliser en terreur avec les amis aquatiques d’Ariel, à en croire ce critique du Guardian. Réalisée par Rob Marshall et produit par Disney, La Petite Sirène – qui sort dans les salles françaises ce 24 mai – se veut le remake en prises de vues réelles du classique de 1989. Mais les premières images du long-métrage, dévoilées par des affiches et de courts extraits, font craindre le pire quant à la qualité des effets spéciaux numériques.
“Les animaux du film, ces adorables héros de votre enfance, ont tous l’air plats et sans vie. Ni vraiment conformes à la réalité ni franchement débordants de vie”, commente Stuart Heritage.
“Polochon, en particulier, ressemble à un machin empaillé, plongé dans la résine, qu’un poissonnier exposerait dans sa vitrine.”
Ça va faire couler de l’encre (de seiche)
Le journaliste britannique s’attarde particulièrement sur la chanson Embrasse-la, déjà présente dans la précédente adaptation Disney du conte d’Andersen (et interprétée en VF par Henri Salvador). Déjà à l’époque, voir le crustacé Sébastien jouer les entremetteurs n’était pas le morceau de bravoure de La Petite Sirène. “Mais bon, ça passait, parce que le crabe était un personnage animé selon des techniques traditionnelles, et très largement anthropomorphique. Il était donc capable d’une certaine subtilité, et d’humanité, dans ses expressions, ce qui rendait la chanson sympathique – et faisait oublier son côté scabreux sur les bords.”
Cette nouvelle version, en revanche, risque de faire couler beaucoup d’encre (de seiche). “Car le principal problème, c’est qu’ici le crabe Sébastien ressemble beaucoup à un vrai crabe”, ironise Stuart Heritage.
“Et je ne sais pas si vous avez déjà été confronté à un véritable crabe venant vous haranguer pour vous inciter à embrasser une sirène, mais laissez-moi vous dire que ce n’est pas franchement ragoûtant.”
Motivé par des calculs commerciaux, le long-métrage s’inscrit dans une longue liste de remakes en “live action” qualifiés de très oubliables par le critique londonien ; ces quatre dernières années, Dumbo, Aladdin, Le Roi Lion, La Belle et le Clochard, Mulan et Pinocchio ont eu le droit au même traitement.
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