Publicité

Le petit théâtre de Guy de Maupassant

Alain Payen campe le juge Saval, héros de la nouvelle « Regret », que Maupassant publia en 1883, dix ans avant sa mort. Il en fait le narrateur de cinq autres textes de l'écrivain.
Alain Payen campe le juge Saval, héros de la nouvelle « Regret », que Maupassant publia en 1883, dix ans avant sa mort. Il en fait le narrateur de cinq autres textes de l'écrivain.

Le théâtre aura été le grand regret de sa vie. Au cours de sa brève existence, Guy de Maupassant n'aura jamais rencontré de succès avec ses pièces. Sur les sept textes qu'il destinait à la scène, moins de la moitié furent « montés » de son vivant. Cruelle injustice ! Car l'écrivain, passé à la postérité pour ses nouvelles et une poignée de romans, ne manquait pas de talent en la matière. « S'il avait vécu davantage [il est mort à 42 ans, le 6 juillet 1893, NDLR], Maupassant aurait pris un jour possession du théâtre, car le dialogue chez lui est très scénique et sa langue, très ferme, très robuste, et qui passe par-dessus la rampe », écrivit à son sujet Francisque Sarcey, alors critique au Temps.

En adaptant six textes courts de l'écrivain, Alain Payen nous administre la preuve que Maupassant aurait pu être le Ibsen ou le Tchekhov français si la maladie lui en avait laissé le temps. Pour ce spectacle*, en forme de seul-en-scène, le comédien a juxtaposé des nouvelles qui se passent (ou pourraient se dérouler) dans un tribunal. Chaque nouvelle est intégrée, le temps d'une audience, comme une affaire examinée par un petit tribunal de Normandie. Loin de la simple succession de faits divers, l'ensemble révèle, au fil du temps, une dimension métaphysique. Tous les protagonistes, qu'incarne tour à tour Alain Payen, semblent, en effet, empêchés de vivre. D'où le titre que le comédien a donné à ce one-man-show.

Le tribunal comme un théâtre

Seul en scène pendant une heu [...] Lire la suite