Le petit tacle de Gojira aux Victoire de la musique, après le « boum » de la cérémonie d’ouverture
Pour le groupe de metal Gojira, une des stars de la cérémonie d’ouverture des JO, « un retournement » est en train de s’opérer vis-à-vis du metal en France.
« Il n’y a pas de catégorie rock ou metal actuellement aux Victoires de la musique en France. » Lors d’une interview accordée à l’AFP, le groupe de métal Gojira, au centre d’une séquence clé de l’ouverture des JO, s’est fendu d’une petite remarque sur la cérémonie qui récompense chaque année des artistes français.
« La France a osé le metal dans la plus grande cérémonie, tout le monde est soufflé. À l’étranger, les gens sont estomaqués, a souligné auprès de l’AFP Mario Duplantier, batteur et membre fondateur de Gojira. Il n’y a pas de catégorie rock ou metal actuellement aux Victoires de la musique en France, contrairement aux cérémonies musicales anglo-saxonnes et, tout d’un coup, il y a du metal extrême assumé dans cette cérémonie. C’est un bouleversement, un retournement. »
Associé à la chanteuse lyrique Marina Viotti, le groupe français à l’aura internationale, a livré vendredi 26 juillet depuis la Conciergerie de Paris, un des plus beaux monuments de la ville, une prestation qui continue à faire le tour de la planète sur les réseaux sociaux.
« Il y a un truc qui bouge en France »
Mario Duplantier estime qu’il y a « un truc qui bouge en France » vis-à-vis du metal. « Un festival comme le Hellfest a énormément démocratisé le metal, une émission télé française comme “Quotidien” a aussi mis en avant la sympathie des “metalleux”, qui ne sont pas des psychopathes ou des satanistes. On vit vraiment un tournant », considère-t-il.
Les écoutes des titres de Gojira ont bondi sur les plateformes musicales au lendemain de la cérémonie : on a pu observer une progression de + 106 % sur la France et + 80 % au total dans le monde sur Spotify, leader mondial. Et qui s’est amplifiée entre samedi après-midi et dimanche en milieu de journée, avec + 282 % en France et + 129 %.
« C’est fou, une très belle surprise, une bonne nouvelle et une première mondiale pour le métal mais c’est vrai qu’en ce moment, on vit un âge d’or pour le metal », souligne auprès de l’AFP Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie, chercheur français sur la musique metal.
« Beaucoup de gens disent souvent “je n’écoute jamais de metal” mais, en fait, si », poursuit celui qui est aussi un des commissaires d’exposition de « Metal, Diabolus in musica », première du genre par son ampleur, installée à la Philharmonie de Paris jusqu’au 29 septembre.
Mais, aujourd’hui, comme le note Corentin Charbonnier, la tendance semble plus profonde, à l’image d’un pays comme la France, longtemps sourd aux sirènes du metal. « Des institutions » comme la Philharmonie de Paris « s’ouvrent au metal », avance-t-il.
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