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«Le Petit Prince», saint exaspérant

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L’adaptation en animation du célèbre ouvrage pour enfants réussit l’exploit de conjuguer laideur et niaiserie.

Il y a une sorte de mystère autour du Petit Prince. Malgré des ventes ahurissantes – estimées à 145 millions d’exemplaires vendus depuis sa parution en 1943 –, des traductions en autant de langues que la Bible, le petit livre d’Antoine de Saint-Exupéry a toujours une capacité onirique et émotive. Il fallait bien que quelqu’un s’en saisisse et en fasse une superproduction (une comédie musicale en ayant déjà été tirée par Stanley Donen en 1974, et un film soviétique par Arunas Zebriunas en 1966). C’est l’Américain Mark Osborne, auteur de Bob l’éponge et du réussi Kung-Fu Panda, qui s’y colle et qui signe ce qui restera sans doute comme l’une des pires adaptations d’un grand petit livre pour enfants.

Control-freak.Le Petit Prince, présenté hors compétition, est la preuve que les choses peuvent parfois complètement déraper dans l’animation. La recette est facile, elle a déjà marché ailleurs, et les ingrédients sont là : un budget de plusieurs dizaines de millions de dollars, la récupération d’un ­titre célébrissime qui va faire venir les familles dans les salles, des stars qui cachetonnent et posent leur voix. Jeff Bridges, James Franco, Rachel McAdams pour la version originale, André Dussollier, Florence Foresti et Vincent Cassel pour la française. L’ouvrage étant mince, il a fallu inventer un autre récit autour.

Le Petit Prince est donc l’histoire d’une petite Américaine qui vit seule avec une mère control-freak et obsédée par la carrière future de sa gamine. Elles s’installent près d’une école réputée et se retrouvent voisines d’un hurluberlu qui fait décoller un avion dans le jardin de sa maison remplie de bibelots. La gosse découvre un autre univers auprès de l’ancien aviateur. Le vieux lui envoie des feuilles jaunies et griffonnées du récit de ses aventures dans un autre monde, de sa rencontre avec un petit prince dans le désert qui lui avait demandé de (...)

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