Peter Cherif condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

Peter Cherif, ici à Djibouti, le 22 décembre 2018.
- / AFP Peter Cherif, ici à Djibouti, le 22 décembre 2018.

JUSTICE - Le verdit était très attendu. Le jihadiste Peter Cherif, jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris pour le rôle qu’il a pu jouer au Yémen auprès de Chérif Kouachi, l’un des assaillants de Charlie Hebdo en 2015, et pour la séquestration de trois humanitaires en 2011, a été condamné ce jeudi 3 octobre à la réclusion criminelle à perpétuité.

Cette peine a été assortie d’une période de sûreté de 22 ans. La présidente de la cour d’assises spéciale a expliqué que cette décision avait été prise « au regard de la gravité des faits » reprochés et de la « dangerosité » de Peter Cherif. Ce dernier est resté impassible à l’énoncé du verdict.

Les conseils de Peter Cherif avaient dénoncé dans leurs plaidoiries en matinée un « match truqué ». Pour Me Nabil El Ouchikli, « la finalité » du ministère public, « c’est d’éliminer Peter Cherif, et pour cela nous sommes obligés de (...) le faire condamner par rapport aux attentats » de janvier 2015.

L’accusé de 42 ans était jugé depuis le 16 septembre pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa).

Séquestration en bande organisée

Il lui était reproché d’avoir rejoint les rangs de cette organisation jihadiste et, dans ce cadre, d’avoir participé à la formation de son ami d’enfance Chérif Kouachi à l’attentat commis le 7 janvier 2015 au journal satirique Charlie Hebdo, dans lequel 12 personnes ont été assassinées. L’attaque a été revendiquée par Aqpa.

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Il comparaissait aussi pour la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l’ONG Triangle génération humanitaire.

Même s’il a usé la plupart du temps de son droit au silence pendant le procès, Peter Cherif a reconnu avoir été l’un des geôliers des trois humanitaires, ayant servi de « traducteur » pour faire l’interface entre les otages et leurs ravisseurs yéménites d’Al-Qaïda. Il a, en revanche, réfuté avoir joué un rôle dans l’attentat de Charlie Hebdo.

Les avocats généraux avaient demandé à ce qu’il soit déclaré « coupable » de l’ensemble des charges qui lui étaient reprochées, dressant pendant plus de quatre heures le portrait d’un « jihadiste intégral » qui fut « la pierre angulaire de la préparation » de l’attentat de Charlie Hebdo, dont la dangerosité est selon eux toujours « maximale ».

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