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Il pensait s'attaquer à "Charlie Hebdo": les motivations du principal suspect se précisent

Des policiers et légistes sur les lieux d'une attaque à l'arme blanche près des anciens locaux de Charlie Hebdo, le 25 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP
Des policiers et légistes sur les lieux d'une attaque à l'arme blanche près des anciens locaux de Charlie Hebdo, le 25 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP

Au lendemain de l'attaque au hachoir qui a fait deux blessés vendredi à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, le principal suspect a "assumé son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures qu'il n'a pas supportée" lors de sa garde à vue ce samedi, a appris BFMTV, confirmant des informations de l'Agence France-Presse (AFP).

"Quelques jours avant l'attaque, il a regardé des vidéos sur YouTube dans lesquelles il était question de la republication des dessins de Charlie Hebdo", confirme à BFMTV une source proche de l'enquête. "En colère, il dit avoir voulu venger le prophète et avoir agi seul", poursuit-elle.

Cet homme qui se présente comme né au Pakistan et âgé de 18 ans pensait qu'il s'agissait toujours du siège du journal satirique. Selon Le Parisien, qui a révélé l'information, il avait fait des repérages devant l'immeuble et voulait s'attaquer à des journalistes de Charlie Hebdo.

"L’homme s’est rendu rue Nicolas Appert la veille de l’attaque pour y faire des repérages. Il souhaitait dans un premier temps mettre le feu aux anciens locaux de Charlie Hebdo mais s'est ravisé et a sorti son hachoir qu’il avait acheté quelques jours plus tôt", précise à BFMTV une source qui indique que du White spirit a été retrouvé dans son sac.

Il n'était pas au courant du déménagement de Charlie Hebdo

Il est soupçonné de s'en être pris vendredi en fin de matinée à deux salariés de l'agence de presse Premières Lignes, en pause cigarette devant leur immeuble situé au 10, rue Nicolas Appert (XIe arrondissement), qui abritait autrefois les locaux de Charlie Hebdo.

Le suspect n'était donc pas au courant que le journal satirique a déménagé ses bureaux depuis cinq ans pour une adresse tenue secrète, qui fait l'objet "d'une sécurisation renforcée avec garde statique depuis le début de l'ouverture du procès" des attentats de janvier 2015 début septembre, selon la préfecture de police.

Sa garde à vue, entamée vendredi à la mi-journée après son arrestation près de la place de la Bastille, a été prolongée de 24 heures. Huit autres personnes ont également été interpellées dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat) pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".

Détenteur d'une promesse d'embauche

Le suspect était majeur depuis le 10 août dernier, selon sa date de naissance déclarée, et tout semble indiquer qu'il allait déposer une demande de titre de séjour, en s'appuyant notamment sur une promesse d'embauche qu'il avait obtenue pour devenir peintre en bâtiment. Il devait débuter très prochainement sa formation en alternance, a affirmé à BFMTV une source proche de l'enquête. Il est courant dans le cas des mineurs isolés qu'il se passe quelques semaines voire mois entre le moment où ils deviennent majeurs et le moment où ils déposent formellement leur demande de titre de séjour ou leur demande d'asile, et c'était semble-t-il son cas.

Article original publié sur BFMTV.com