Peng Shuai : enquête sur une disparition

Après avoir accusé un membre du Politburo de l’avoir violée, la championne de tennis Peng Shuai a disparu.

Plus qu’une bouteille à la mer, c’est une lettre ouverte mâtinée de peur, de désarroi et d’ellipses, où affleure en creux une envie d’en finir, que la championne de tennis chinoise Peng Shuai, ancienne gagnante du double à Roland-Garros et à Wimbledon, a publiée le mardi 2 novembre : un post de 1 500 idéogrammes jeté sur Weibo, le Twitter chinois aux 520 millions d’abonnés. Le message a été effacé par la censure rouge vingt minutes plus tard. Mais nous nous le sommes procuré.

Lire aussi:Peng Shuai: le patron de la WTA demande une enquête et menace de se retirer de Chine

En France, les personnages sont inconnus. Mais il s’agit en Chine d’un séisme de magnitude maximale où se mêlent sexe, glamour et pouvoir. Un scandale d’État scabreux et édifiant. Peng Shuai, 35 ans, y révèle une première relation sexuelle, en 2008, suivie d’une liaison avec Zhang Gaoli, 75 ans, l’ancien vice-Premier ministre chinois, l’un des sept membres du Politburo du Parti communiste et l’un des plus importants personnages du régime. Une relation d’une durée non précisée, interrompue par le cacique. Mais Peng affirme aussi qu’après leur rupture Zhang Gaoli l’a invitée chez lui, à Tianjin, pour la violer avec la complicité de son épouse. C’est la première fois, en Chine, qu’un homme politique si haut placé est accusé publiquement d’agression sexuelle et de liaison extraconjugale, qui plus est par une célébrité.

Lire aussi:La Chine réagit à l'affaire Peng Shuai qu'elle juge «montée en épingle»

Le post de Peng Shuai est lapidaire, glaçant, empreint du sceau de la culpabilité et d’une douleur térébrante qui perle à chaque formule. « Pourquoi es-tu revenu me chercher, pour m’emmener dans ta chambre et me forcer à avoir des rapports sexuels ? écrit(...)


Lire la suite sur Paris Match