Le Pen-Zemmour, primaire sauvage
La guerre de l’extrême droite bat son plein. Même Marion Maréchal vient d'annoncer qu'elle ne soutiendrait pas sa tante Marine Le Pen pour l'élection présidentielle.
À dix semaines du premier tour, c’est une lutte sans merci que se livrent Marine Le Pen et Éric Zemmour . Dans ce duel à mort, tous les coups sont permis et le spectacle est peu reluisant. À la peine dans les sondages, l’ex-journaliste du « Figaro » était entré en campagne sur le thème « elle est nulle, elle nous a fait honte, elle est de gauche». L’attaque a failli mettre à terre la fille de Jean-Marie Le Pen, qui a vu ses intentions de vote fondre de moitié à l’automne. Mais, en la débordant sur son extrême droite, le candidat du «grand remplacement » ne s’est pas rendu compte qu’il s’éloignait de son axe stratégique, celui de l’union des droites. En devenant plus extrémiste que l’héritière du Front national, il a endossé les habits du diable, de l’infréquentable, jusqu’à faire peur à une partie de l’électorat de droite. La stratégie Trump a ses limites. Pour relancer sa campagne, il mise aujourd’hui sur les ralliements LR et RN. Côté droit, il a récupéré le soutien de Guillaume Peltier, ex-numéro deux LR, en délicatesse avec la justice. Une prise de guerre pour l’instant sans lendemain.
Nicolas Bay, Stéphane Ravier et Thierry Mariani hésiteraient à franchir le Rubicon
Éternel marginal à droite, le député de Loir-et-Cher est d’abord vu comme un ex-villiériste. Côté extrême droite, la pêche est meilleure. En une semaine, Éric Zemmour a vu venir à lui les députés européens RN Jérôme Rivière et Gilbert Collard plus l’identitaire Damien Rieu. D’autres pourraient suivre : Nicolas Bay, Stéphane Ravier et Thierry Mariani hésiteraient à franchir le Rubicon. En pleine remontée dans les sondages, Marine Le Pen accuse le coup, dénonçant «une dérive du mercenariat ». Dans cette primaire sauvage entre deux candidats installés(...)