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La peine de mort pour une caricature volée : «C’est Kafka en Libye !»

Le manque d’imagination peut coûter cher en Libye. Il risque de conduire deux dirigeants politiques à la peine de mort pour avoir repris des caricatures sur Internet. Au printemps 2012, durant la campagne électorale pour le congrès, Ali Tekbali, coordinateur politique au sein du Parti national libyen (PNL), décide de créer une affiche représentant une jeune femme voilée en route pour la fac. Autour d’elle, quatre hommes sont figurés, qui commentent la scène : deux jeunes membres du PNL approuvent pleinement, car «les femmes sont des partenaires à part entière dans la société» ; un quadragénaire acquiesce, «les femmes sont une part de la société» ; un homme barbu réprouve totalement : «Nom de Dieu, que fait-elle hors de la maison ?» Les affiches, placardées dans les rues de Tripoli, ne soulèvent aucun émoi particulier.

Puis vient l’automne. Une saison mouvementée en Libye : le 11 septembre, l’ambassadeur américain trouve la mort dans le consulat de Benghazi alors que la population manifeste contre le film l’Innocence des musulmans, brûlot anti-islam. Quelques semaines plus tard, un homme, affilié à une brigade de Tripoli, entre dans le bureau d’un procureur de district de la ville avec, sous le bras, un exemplaire de l’affiche et un numéro de Charlie Hebdo.

Le 13 novembre, Ali Tekbali est convoqué chez ce procureur. Il en ressort, comme le secrétaire général du PNL (qui souhaite garder l’anonymat), sous le coup de quatre chefs d’inculpation, dont deux - «Appel à la guerre civile» (art. 203) et «Représentation du prophète» (art. 207) - sont passibles de la peine de mort. Le procureur de district est persuadé que l’homme barbu est une caricature de Mahomet, ce qui est interdit par le Coran.

La sanction est lourde pour un dossier aussi mince : «L’accusation se fonde sur la copie d’un magazine [Charlie Hebdo, ndlr] qui serait paru en septembre 2012, plus de trois mois après les faits ! s’insurge Souleyman Elmensli, avocat du parti. Et le contexte de l’affiche suffit à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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