Pédophile, il envoie par erreur une photo pédopornographique à son contrôleur judiciaire

Les ravages de la pédophilie (illustration Getty Images/iStockphoto)
Les ravages de la pédophilie (illustration Getty Images/iStockphoto)

Déjà condamné trois fois pour agressions sexuelles sur mineur et détention d’images pornographiques, un Lillois de 64 ans a de nouveau été incarcéré. Il avait envoyé par erreur une photo compromettante à son contrôleur judiciaire.

La dernière fois, c’était en 2017 : un tribunal breton l’envoie en prison pour huit ans suite à un nouveau délit de pédophilie. Mais Jean D., 64 ans, est libéré pour raisons de santé - il souffre d’obésité et ne peut se déplacer sans béquille. Il a une obligation de soins et est suivi de près par la justice. Il assure respecter sérieusement ses obligations. Mais concède à la barre du tribunal de Lille : “Je ne suis pas guéri.” Quelques jours plus tôt, il a glissé par erreur une photo d’une adolescente en petite tenue dans un courrier administratif adressé à son contrôleur judiciaire, raconte La Voix du Nord.

Soigner le passé

“C’est ma nièce”, avait-il cru se dédouaner par mail au contrôleur. À la barre, la version est différente : ce serait une photo envoyée depuis Madagascar par une femme de son âge : “Elle cherche à me séduire, elle voudrait m’épouser et venir en France”, dit-il. Une excuse qui ne convainc personne, d’autant que la photo n’est pas une image isolée. Dans son ordinateur, “il y a des centaines de photos de fillettes en maillot de bain ou en justaucorps” relève la procureure. “Combien ont été effacées ?”, se demande le président.

Pour sa défense, son avocat rappelle le terrible passé de l’accusé. Jean D. aurait été victime d’abus sexuels jamais sanctionnés. Comportement incestueux de sa mère, séquestration et viol par un ami de la famille lorsqu’il avait dix ans : Jean D. porte le poids de son enfance. Insuffisant pour atténuer ses actes d’adulte. Déjà condamné deux fois pour agression sexuelle sur des mineurs (dont une sur son fils) et une fois pour détention d’images, Jean D. est renvoyé derrière les barreaux. Le président suit les réquisitions du parquet et le condamne à deux ans de prison avec mandat de dépôt, additionnés au reliquat de quatre ans restant à purger de sa condamnation de 2017.

Six ans pour se soigner.