Un pays toujours plombé par la dette

C’est l’un des points noirs de ce budget. La dette publique, dont l’Insee indiquait mardi qu’elle avait dépassé les 2 000 milliards d’euros, va continuer d’augmenter cette année… et la suivante. Alors qu’elle représente 95,3% du PIB en 2014, elle montera à 97,2% en 2015 et même à 98% en 2016. Autant dire que le moindre dérapage pourrait faire franchir la barre symbolique des 100%. Selon le gouvernement, la dette devrait néanmoins entamer une décrue à partir de 2017.

L’an prochain, les intérêts de cette dette se monteront à 44,3 milliards d’euros - soit quasiment autant que les crédits de l’enseignement scolaire. Ce sera moins, cependant, qu’en 2014 : pour la première fois depuis longtemps, la charge de la dette cessera ainsi d’être le premier poste de dépenses. Et ce grâce aux taux d’intérêt exceptionnellement bas auxquels Paris emprunte depuis plus de deux ans (1,29% mercredi pour les emprunts à dix ans) - les investisseurs privilégiant, dans le contexte actuel de stagnation généralisée, la sécurité des obligations d’Etat. Michel Sapin s’est voulu rassurant, estimant que cette bienveillance des marchés serait «durable» et misant sur un taux moyen de 2,2% en 2015 - une prévision elle-même jugée «prudente».

«Cette bulle n’est pas durable», a cependant prédit François Fillon dans un entretien aux Echos. L’ex-Premier ministre prévoit même «un accident financier grave» pour la France, «qui pourrait faire éclater la zone euro». En réponse, Michel Sapin l’a renvoyé à son propre bilan : «La dette publique que nous subissons aujourd’hui a augmenté de près de 1 000 milliards entre 2002 et 2012 […] dont 600 entre 2007 et 2012 ! a-t-il répliqué. A bon entendeur, salut !»

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Un net ralentissement des dépenses publiques
Des prélèvements obligatoires en légère baisse
Un grand coup de balai sur les petites taxes
Pour les missions prioritaires, 11 601 nouveaux emplois
Budget 2015, l’Etat se resserre