Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, maintenu en détention au Groenland
INTERNATIONAL - Le fondateur de Sea Shepherd reste derrière les barreaux. La justice groenlandaise a décidé ce jeudi 15 août du maintien en détention du militant écologiste américano-canadien Paul Watson, dont le Japon demande l’extradition dans une affaire liée à son combat pour la défense des baleines.
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« Le tribunal du Groenland a décidé aujourd’hui que Paul Watson sera maintenu en détention jusqu’au 5 septembre 2024 afin de garantir sa présence au moment de la décision d’extradition », dont la date n’a pas été rendue publique, a annoncé la police.
La défense du militant de 73 ans, qui demandait sa remise en liberté, estimait disproportionné son maintien en détention plus de trois semaines après son arrestation à Nuuk, la capitale du territoire autonome danois, le 21 juillet. Elle a fait appel de la décision de la cour.
À la sortie du tribunal, juste avant de monter dans une camionnette de la police, Paul Watson a lancé à l’AFP que son maintien en détention augmentait la pression sur le Japon de mettre un terme à « ses activités illégales de chasse à la baleine ».
Verdict du juge : Paul est maintenu en prison jusqu’au 5 septembre dans l’attente de la décision du Ministère de la justice sur une potentielle extradition vers le Japon.
La Cour a refusé de voir les preuves vidéos de la série Whale Wars qui démontrent que les japonais ont…— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) August 15, 2024
Notice rouge d’Interpol
Paul Watson, qui vit en France depuis plus d’un an, a été appréhendé sur son navire, le John Paul DeJoria, alors qu’il venait d’accoster à Nuuk, la capitale du territoire autonome danois. Le bateau venait se ravitailler en carburant en vue « d’intercepter » le nouveau navire-usine baleinier du Japon dans le Pacifique Nord, selon la Fondation du capitaine Paul Watson (CPWF).
L’arrestation s’est faite sur la base d’une notice rouge d’Interpol émise en 2012, lorsque le Japon l’a accusé d’être co-responsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.
Paul Watson est aussi accusé d’avoir blessé au visage un marin japonais en jetant une bombe puante - de l’acide butyrique - pour entraver le travail des baleiniers.
La défense conteste les faits reprochés
« Nous disposons d’une vidéo qui prouve que le membre d’équipage qui, selon les autorités japonaises, a été blessé, n’était même pas présent lorsque la bombe puante a été lancée » à bord, a affirmé l’avocate de Watson, qui a épluché les épisodes de la série documentaire « Justiciers des mers » sur les actions de Sea Shepherd.
Pour elle, le marin ne peut avoir été blessé qu’à cause du spray utilisé en direction des activistes par l’équipage, qui au moment du lancement de la boule puante avait quitté le pont.
Pour la défense, « ces vidéos montrent que le Japon invente des faits pour obtenir l’extradition et la condamnation » de Paul Watson, a souligné Julie Stage, dénonçant un nouveau gage de la faillibilité du système judiciaire nippon.
Une « question de vengeance »
Cette affaire « est une question de vengeance de la part du système juridique japonais et des autorités japonaises », a estimé un autre avocat de Paul Watson, François Zimeray. Ce spécialiste des droits humains affirme qu’au « Japon, il existe une présomption de culpabilité ». « Les procureurs sont fiers d’annoncer qu’ils ont un taux de condamnation de 99,6 % », a-t-il déploré.
Les soutiens de Paul Watson veulent absolument éviter son extradition. « S’il est extradé au Japon, il n’en ressortira pas vivant », a dit la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali.
L’arrestation et la détention du militant écologiste ont donné lieu à une vaste mobilisation à travers le monde. Une pétition demandant sa libération rassemble jusqu’à présent plus de 62 000 signatures. La présidence française a demandé aux autorités danoises de ne pas l’extrader.
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