Paul, victime d'une erreur médicale : "On m’a ôté deux lobes au poumon pour rien"

Une nouvelle expertise est prévue à la fin du mois d'août (Getty Images) (Getty Images)

Depuis quatre ans, Paul, 65 ans, vit un cauchemar à cause d'une erreur médicale. Il veut obtenir réparation.

C'est un cauchemar éveillé. Si le scénario est digne d'une fiction, c'est pourtant la réalité de Paul (dont le prénom a été changé). Dans un témoignage relayé par Le Parisien, ce sexagénaire revient sur son combat judiciaire. Tout commence en janvier 2018 quand il passe une radio du poumon suite à une infection pulmonaire. Une tâche sombre le pousse alors à réaliser une biopsie. On lui annonce rapidement un cancer du poumon nécessitant une intervention programmée en mars 2018.

Une opération pas vraiment indispensable car, en réalité, il ne souffrait pas d'une telle pathologie. "Quand je revois le chirurgien mi-avril, il m’annonce qu’il a une bonne et une mauvaise nouvelle : la bonne, c’est que je ne souffre pas d’un cancer, la mauvaise, c’est que l’on m’a ôté deux lobes au poumon pour rien ! J’étais parti la fleur au fusil me faire opérer, pensant que ma vie était en jeu, j’ai été une semaine en soins intensifs après mon opération et, là, on m’apprend que tout cela n’a servi à rien !", se souvient amèrement Paul dans les colonnes du quotidien.

Des biopsies inversées

Pour affronter cette annonce, il se retrouve livré à lui-même sans aucun suivi. "J’étais d’une nature bien dotée, en forme physiquement mais cette erreur médicale m’a mis à la retraite anticipée et pénalise ma vieillesse".

Grâce à des expertises médicales, il comprend que les biopsies analysées par l'équipe médicale n'étaient pas les siennes. "Le laboratoire de Montauban qui a réalisé les analyses a échangé mes prélèvements avec ceux d’une femme souffrant vraiment, elle, d’un cancer. C’est ainsi que les médecins ont compris d’où venait l’erreur médicale. Mais il a fallu que je me batte pour que l’on trouve les responsables ! J’ai dû prouver leur responsabilité".

Paul s'insurge contre le manque de réactivité du laboratoire, il a déposé plainte contre X pour "blessures involontaires" auprès du parquet de Montauban, le 30 juillet 2021. Après dix jours, la plainte a été classée sans suite. Comme il l'explique au quotidien, il a également entrepris une procédure au civil pour percevoir une indemnisation en réparation de cette erreur médicale. Car aujourd'hui, il est essoufflé au moindre effort physique. Une conséquence de cette intervention dont il n'avait pas besoin. Une nouvelle expertise devrait avoir lieu à la fin du mois d'août.

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