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Patrick Vieira : "Mario ? J’ai envie de le coller au mur"

LIGUE 1 – Interrogé par L’Equipe, Patrick Vieira est longuement revenu sur sa manière de gérer Mario Balotelli et Allan Saint-Maximin, deux joueurs aussi talentueux qu’explosifs. Une méthode faite de beaucoup de psychologie et d’une bonne dose de patience.

Privilégiant la dimension humaine avant tout, Patrick Vieira est confronté à un défi de taille à Nice : gérer deux joueurs au potentiel incroyable, mais au caractère très fort. En effet, Mario Balotelli et Allan Saint-Maximin sont connus pour leurs caprices fréquents et leurs réactions vives. Il n’a ainsi pas été totalement surprenant de voir le premier, mécontent de son remplacement à Guingamp le 1er décembre, s’en prendre à son entraîneur. Ou de voir les deux rejoindre directement les vestiaires après avoir été rappelés sur le banc contre Angers trois jours plus tard.

Mais si Vieira nous avait habitués à quelques sautes d’humeur et emportements lors de sa carrière de joueur, le coach sait faire preuve de patience et d’empathie. “J’ai été joueur, je peux le comprendre, explique-t-il dans les colonnes de L’Equipe. J’en ai reparlé avec Mario, et j’en ai parlé devant le groupe quand ils ne sont pas allés sur le banc. Ils n’ont pas été sanctionnés. Une amende, ça ne sert à rien.”

Conscient de l’importance du dialogue pour tirer tout le potentiel de ces deux joueurs, le champion du monde 98 confie “beaucoup échanger avec Allan Saint-Maximin, répéter, consacrer du temps pour qu’il soit dans l’esprit collectif. Ça ne me dérange pas car il a un potentiel important pour l’équipe.

Le constat est le même avec Mario Balotelli. S’il admet avoir parfois “envie de lui répondre, de le coller au mur ou au portemanteau”, il sait “devoir réfléchir à deux fois avant de dire quelque chose car cela peut avoir un impact”. “Je risque de perdre un joueur et de le regretter, ajoute-t-il. J’essaie d’être constructif.” Et à voir son échange avec son attaquant, capté par les caméras d’Intérieur Sport, l’ancien international tricolore s’y emploie plutôt bien.

La dimension psychologique, c’est aussi important que la tactique ou le physique, poursuit-il. Je dois expliquer les choses car si les mecs ne comprennent pas, soit ils se braquent, soit ils pensent que c’est contre eux et ça veut dire que tu les perds. Un club comme Nice ne peut pas se permettre de perdre un Saint-Maximin ou un Balotelli. Alors, s’il faut que je leur explique vingt fois, je leur expliquerai vingt fois, car j’ai cette patience.” Alors que Nice, 7e au classement de la Ligue 1, pointe à une piteuse 17e place au rayon des attaques françaises, Patrick Vieira va devoir encore faire preuve de beaucoup de psychologie.