Patrick et Isabelle Balkany relaxés après la diffusion de photomontages à caractère sexuel

Patrick et Isabelle Balkany devant la presse à Giverny, le 5 août 2022.
Patrick et Isabelle Balkany devant la presse à Giverny, le 5 août 2022.

JUSTICE - Patrick et Isabelle Balkany ont obtenu gain de cause. Les époux ont été relaxés ce mardi 6 juin par le tribunal correctionnel de Nanterre, où ils avaient été jugés il y a deux mois pour la diffusion de photomontages à caractère sexuel du premier adjoint de la mairie de Levallois-Perret.

Il était reproché aux Balkany d’avoir diffusé à des proches des images pornographiques de David-Xavier Weiss, l’actuel premier adjoint de la maire de Levallois, ancien proche du couple, devenu adversaire politique. Une amende de 10 000 euros avait été requise contre chacun des époux.

Or, comme l’a reconnu le ministère public pendant l’audience, les experts n’ont pas pu prouver avec certitude que ces images étaient bien un montage. « La preuve qu’il y ait eu un photomontage n’est pas suffisamment démontrée », a expliqué le président de la 14e chambre du tribunal pour justifier la relaxe.

« Cette décision vient rétablir l’honneur de nos clients qui a été injustement sali », a réagi devant la presse Me Robin Binsard, qui représente Patrick et Isabelle Balkany avec Me Romain Dieudonné.

« C’est un désaveu pour le ministère public qui a poursuivi les époux Balkany dans ce dossier contre tout bon sens, alors que tout démontrait qu’aucun délit ne pouvait leur être reproché », a-t-il ajouté.

Confusion dans la procédure

La position du plaignant sur la question a été peu claire pendant ses différentes auditions. David-Xavier Weiss avait notamment retiré sa plainte initialement déposée pour divulgation d’un document à caractère sexuel et sa constitution de partie civile.

La confusion s’était même étendue à la procédure car, si le parquet avait décidé de renvoyer les époux devant le tribunal pour la publication d’un photomontage, la convocation reçue par Patrick Balkany mentionnait une autre qualification : « atteinte à la vie privée d’autrui ».

Pour le prévenu en tout cas, la question était tranchée : il s’agissait de vraies photos. « J’ai des amis à la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure, NDLR), qui se trouve à Levallois, je ne me suis pas gêné pour leur demander si c’était un photomontage. Ils m’ont dit, sous le sceau du secret, qu’elles n’avaient pas été retouchées », avait assuré au tribunal de sa voix rauque Patrick Balkany, volontiers showman devant la presse.

Ces photos, que les époux avaient reçues imprimées dans une boîte aux lettres et sur leur téléphone, Patrick Balkany avait assuré ne les avoir transférées qu’à cinq personnes, dont l’actuelle maire de Levallois, Agnès Pottier-Dumas, pour la « prévenir ». « Si ça m’était arrivé quand j’étais maire, je lui aurais demandé (à David-Xavier Weiss, NDLR) de démissionner. Quand on veut se présenter à une élection il y a des choses à ne pas faire », avait lancé l’ancien baron des Hauts-de-Seine à l’audience.

Isabelle Balkany jugée en juillet 2024

Depuis leur départ de la mairie de Levallois en 2020, les Balkany multiplient les critiques - parfois acerbes - sur les réseaux sociaux contre la nouvelle équipe municipale.

Isabelle Balkany, 75 ans, doit ainsi être jugée en juillet 2024 pour des propos diffamatoires tenus sur Facebook contre Agnès Pottier-Dumas.

Condamné pour blanchiment de fraude fiscale, le couple a été reconnu coupable d’avoir dissimulé entre 2007 et 2014 quelque 13 millions d’euros d’avoirs au fisc.

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