Pasteur avait vu juste pour la 5e vague de Covid, voici ses prédictions pour la suite

L'institut Pasteur a publié fin décembre ses prévisions sur les différentes trajectoires que pouvait prendre l'épidémie avec Omicron. L'un des scénarios de référence s'est avéré être le bon. (Photo: legna69 via Getty Images)

Dates des pics, nombre de lits occupés ou encore durée des séjours en réanimation : l'institut Pasteur avait presque tout bon sur l'impact d'Omicron.

CORONAVIRUS - L’heure du bilan. La cinquième vague liée à Omicron poursuit sa décrue et tout semble s’être passé comme l’avait prévu l’Institut Pasteur. C’est ce que révèle l’établissement médical français ce mardi 15 février dans un rapport comparant ses projections sur l’impact d’Omicron fin décembre et la dynamique actuelle de l’épidémie. Les chercheurs avaient bien défini le profil de ce variant, moins sévère mais très transmissible.

Pasteur prévoyait dans ses conclusions publiées le 27 décembre différentes trajectoires prises par l’épidémie de Covid-19 selon la virulence d’Omicron, la couverture vaccinale ou encore nos comportements. L’un des scénarios de référence s’appuyait sur ces hypothèses: une baisse des contacts des Français de “10 à 20%” en janvier, une sévérité “basse” et une transmissibilité “haute” d’Omicron, moins de réanimations et des durées d’hospitalisations plus courtes qu’avec Delta. Pasteur précisait que la propagation du virus était “difficile à anticiper” et que la dynamique de l’épidémie dépendait de la véracité de ces hypothèses.

Des estimations des pics justes à quelques jours près

Eureka, c’est bien cette trajectoire qu’a finalement suivie l’épidémie. “Le modèle anticipait 121.000 hospitalisations cumulées entre le 1er décembre 2021 et le 11 février 2022, il y en a eu 118.000”, souligne le rapport du 15 février.

Les chercheurs ont aussi eu le compas dans l’œil sur les chiffres des hospitalisations. Le pic des admissions, attendu le 21 janvier avec 2650 entrées à l’hôpital, est survenu trois jours plus tard, le 24 janvier avec 2600 admissions. Le pic des contaminations a, lui aussi, été bien évalué par le modèle: prévu le 16 janvier, il est finalement atteint le 21.

L'impact hospitalier possible du variant Omicron sur l'épidémie de Covid-19 selon trois scénarios et trois niveaux de réduction de nos contacts en cas de moindre efficacité vaccinale. (Photo: Institut Pasteur)
L'impact hospitalier possible du variant Omicron sur l'épidémie de Covid-19 selon trois scénarios et trois niveaux de réduction de nos contacts en cas de moindre efficacité vaccinale. (Photo: Institut Pasteur)

Quelques anticipations étaient un peu trop optimistes notamment sur la durée des réanimations. Pasteur pensait cet hiver que le séjour en soins critiques serait deux fois moins long pour les patients malades avec Omicron (6 jours) qu’avec Delta (12 jours). Les chercheurs rectifient cette hypothèse aujourd’hui: “8 jours au lieu de 6 jours pour les patients Omicron auraient mieux décrit la taille du pic”.

Le nombre de lits d’hospitalisations nécessaires au pic de l’épidémie a lui aussi été “légèrement” sous-estimé, concède l’Institut. Dans un scénario avec -20% de réduction des contacts, Pasteur jugeait que 18.000 lits étaient nécessaires. Ce sont finalement 19.000 lits qui ont été nécessaires. Aujourd’hui, les malades du Covid-19 occupent environ 3000 lits, soit le nombre prévu par l’établissement fin décembre.

Une tendance à la baisse qui se poursuit jusqu’au mois de mars

Bonne nouvelle: les projections de Pasteur pour les semaines à venir sont optimistes. Leur modèle en temps réel indique que les admissions à l’hôpital à cause du variant Omicron chutent au moins jusqu’au 1er mars. Et le variant Delta n’entraîne plus d’hospitalisations. La courbe des personnes admises en réanimation et celle du nombre de lits occupés fléchissent aussi.

Des prédictions rassurantes mais qui appellent à la vigilance. Beaucoup d’incertitudes entourent toujours le variant Omicron, entre autres le risque de réinfection. Une étude de l’Imperial College de Londres publiée mi-décembre alertait: le risque d’attraper de nouveau le virus est 5,4 fois plus élevé avec Omicron qu’avec Delta.

Autre zone d’ombre: la levée des restrictions. Les Français renouent en effet dès ce mercredi 16 février avec la vie d’avant (ou presque): les discothèques rouvrent et les restrictions dans les lieux clos sautent. Qui dit plus d’interactions sociales, dit potentiellement plus de chances d’être contaminé...

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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