Que se passe-t-il au Chili, pays déclaré "en guerre" par son président?

"Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, implacable, qui ne respecte rien ni personne et qui est prêt à faire usage de la violence et de la délinquance sans aucune limite." C'est la déclaration choc faite dimanche par le président chilien, Sebastian Piñera. Son pays est secoué depuis trois jours par des émeutes et des pillages qui ont fait sept morts. Il s'agit de la pire explosion sociale depuis des décennies et les patrouilles de militaires dans les rues sont une première depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).

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Pour la deuxième nuit consécutive, une mesure de couvre-feu a été décrétée dans la capitale, Santiago, tandis que l'état d'urgence est en vigueur dans plusieurs régions. Celui-ci a même été étendu dimanche soir à plusieurs grandes villes du sud et du nord du pays.

Mais malgré le déploiement de l'armée, décrété samedi, des milliers de Chiliens ont continué de protester dans la rue dimanche. A l'origine de cette colère, il y a la hausse - de 800 à 830 pesos (environ 1,04 euro) - du prix des tickets de métro à Santiago, réseau le plus étendu (140 km) d'Amérique du Sud qui transporte quotidiennement environ trois millions de passagers. La première journée de mobilisation a contraint Sebastian Pinera de suspendre la hausse samedi.

Des inégalités criantes

Les manifestations et les violences se sont toutefois poursuivies, nourries par un plus large ras-le-bol d'une partie ...


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