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Circulation alternée lundi à Paris sauf si la pollution baisse

François Hollande s'est invité vendredi dans la polémique opposant la ministre de l'Ecologie à la maire de Paris et aux écologistes sur la lutte contre la pollution dans la capitale, assurant qu'une décision serait prise en fin d'après-midi. /Photo prise le 18 mars 2015/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - L'Etat a annoncé la mise en oeuvre sous condition de la circulation alternée à partir de lundi à Paris après une polémique opposant la ministre de l'Ecologie à la maire de la capitale et aux écologistes sur la lutte contre la pollution. "Lundi, il y aura la circulation alternée sauf s'il y a une baisse manifeste de pollution demain et après-demain", a déclaré vendredi soir la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, lors d'une conférence de presse. D'ici-là, les transports publics seront gratuits dès samedi en Ile-de-France, a-t-elle ajouté. Le compromis annoncé par Ségolène Royal est loin des attentes de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, qui réclamait la mise en place de la circulation alternée dès vendredi, après plusieurs jours de forte pollution aux particules. La question a donné lieu vendredi à une passe d'armes entre Ségolène Royal et l'écologiste Cécile Duflot. La ministre de l'Ecologie a mis en garde contre toute "décision intempestive" pour justifier la fin de non-recevoir opposée à la demande de la maire de Paris sur la mise en place de ce dispositif vendredi. Ce différend a poussé François Hollande à intervenir, pour annoncer qu'une décision serait prise en fin de journée. "La pollution devait être réduite aujourd'hui et encore davantage les jours suivants. Tel n'est pas le cas. Donc, la ministre de l'Ecologie va travailler cet après-midi pour savoir s'il y a un risque de pollution pour les jours à venir", a dit François Hollande à l'issue d'un Conseil européen à Bruxelles. La circulation alternée consiste à n'autoriser que les véhicules dont le numéro de plaque d'immatriculation est pair à circuler les jours pairs et inversement. Une telle mesure n'a été prise qu’à deux reprises, en octobre 1997 et en mars 2014. Après avoir essuyé un premier refus, Anne Hidalgo a demandé vendredi la mise en place pour la journée de samedi "de la circulation alternée et du contournement de l’Ile-de-France par les poids-lourds de transit". BATAILLE DE COMMUNICATION "Ne pas mettre en place la circulation alternée c'est de l'inconscience écologique", a estimé Cécile Duflot, ancienne ministre écologiste de François Hollande sur Europe 1. "Cette décision, je la trouve consternante et regrettable et même incompréhensible", a-t-elle ajouté. "Les conséquences sur la santé sont réelles, ce n'est pas un caprice de dire qu'il faut mettre en place la circulation alternée". Sur son compte Twitter, Ségolène Royal a répondu aux critiques de l'ex-ministre du Logement du gouvernement Ayrault. "Qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours ?", écrit-elle. "Je sais bien qu'il y a des élections dans quelques jours, mais ce n'est pas une raison de perdre son sang-froid", a-t-elle ajouté un peu plus tard au micro d'Europe 1. "Il faut prendre des décisions respectueuses et raisonnables." "Demander, du jour au lendemain, que l'on impose la circulation alternée à des gens qui habitent loin de Paris, qui doivent amener leurs enfants à l'école, aller travailler, faire des démarches pour trouver du travail, ce n'est ni raisonnable ni respectueux". La préfecture de police de Paris n'a pas exclu le recours à la circulation alternée à partir de lundi "si la situation devait se dégrader ou se poursuivre" et a abaissé la vitesse de 20km/h sur les routes franciliennes vendredi. La circulation alternée s’accompagne traditionnellement de la gratuité des transports en commun. Le contrevenant risque une amende de 22 euros avec immobilisation du véhicule, voire sa mise en fourrière. (Marine Pennetier, avec Elizabeth Pineau à Bruxelles, édité par Gérard Bon)