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Passage à l'heure d'hiver: pourquoi on va encore changer d'heure ce week-end

Image d'illustration - Cadran d'horloge de la gare de Cergy-Saint-Christophe (Val d'Oise). - THOMAS SAMSON © 2019 AFP
Image d'illustration - Cadran d'horloge de la gare de Cergy-Saint-Christophe (Val d'Oise). - THOMAS SAMSON © 2019 AFP

La fin du changement d'heure, c'est pour quand? Évoquée depuis 2018, cette mesure a été votée en 2019 au Parlement européen. Pourtant, ce week-end encore, la France changera d'heure, et passera à l'heure d'hiver en reculant: à 3 heures du matin ce dimanche, il sera alors 2 heures.

2021 devait sonner la fin de ces perturbations horaires semestrielles, mais en raison de la crise sanitaire du Covid-19, ainsi que de désaccords qui sont encore à régler entre les États membres, le changement d'heure devrait perdurer pendant encore quelque temps.

Peu d'économies, beaucoup de désagréments...

Le changement d'heure en France a été mis en place en 1976, à la suite du choc pétrolier de 1973. En 1998, cette mesure était commune à la majorité des États membres de l'Union européenne. "À l'origine, l'objectif était d'économiser l'énergie en faisant correspondre au mieux les heures d'activités avec celles d'ensoleillement", explique le site du gouvernement. Mais les désagréments engendrés par le changement horaire sont, aujourd'hui, jugés plus importants que son bénéfice.

"Le gain en énergie serait désormais marginal, notamment en raison de la généralisation de l'éclairage à basse consommation. Les opposants soulignent aussi une hausse des accidents de la route, et des troubles du sommeil chez les personnes âgées et les enfants", au moment du changement d'heure, souligne le site de l'administration française.

"Le décalage horaire que cela créé joue sur notre anxiété, notre humeur, si on est déprimé ou pas, et cela a un impact très important sur les enfants, les seniors, et les personnes malades", expliquait à BFMTV Benjamin Lubszynski, psychothérapeute et auteur de "Bien dormir ça s'apprend", à l'occasion du passage à l'heure d'été, en mars dernier. Ce décalage peut aussi jouer sur l'appétit, ou même sur les animaux d'élevage, qui voient eux aussi leur rythme changer.

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Le Covid-19 est passé par là

Une consultation citoyenne lancée en 2019 avait recueilli l'avis de plus de 2 millions de Français sur le sujet: 83,71% des répondants s'étaient prononcé en faveur de l'arrêt du changement horaire saisonnier. Une consultation au niveau européen en 2018, sur 4,6 millions de personnes, avait également donné 84% de personnes favorables à la fin de ce décalage semestriel.

Plusieurs obstacles sont venus repousser cette mesure depuis son vote en mars 2019. D'une part, l'apparition du Covid-19, qui a déclenché une pandémie mondiale début 2020, et est toujours aujourd'hui une source d'inquiétude. Face à cette problématique encore irrésolue, le dossier du changement d'heure n'est pas une priorité.

"La directive devait être adoptée par le Conseil fin 2020, puis transposée par les États membres. Cependant, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, ce texte sur la fin du changement d'heure n’est plus à l’ordre du jour et ne devrait pas être discuté dans un avenir proche", explique ainsi le site de l'administration française.

Heure d'hiver ou heure d'été?

Autre obstacle majeur à la fin du changement d'heure, la nécessité que les pays membres se mettent d'accord sur le fuseau d'hiver ou d'été "afin que l'application de l'heure d'été dans certains pays et de l'heure d'hiver dans d'autres ne perturbe pas le fonctionnement du marché intérieur", souligne le site officiel.

"La balle est dans le camps des États membres", expliquait en mars dernier sur notre antenne la députée européenne écologiste Karima Delli. "On est d'accord sur le changement d'heure, mais ce qui bloque réellement c'est: est-ce que l'on reste à l'heure d'été ou à l'heure d'hiver? On a là un véritable problème parce que les États membres n'arrivent pas à se mettre d'accord".

Elle souligne "des problèmes indirects sur la connectivité, sur les transports... Tout cela doit être organisé". La perméabilité entre les différents pays de l'Union européenne entraîne aussi des questionnements sur le quotidien des travailleurs transfrontaliers: "si je suis Français et que je travaille en Allemagne, je ne vais pas changer ma montre le matin et le soir. Il faut vraiment une harmonisation".

Article original publié sur BFMTV.com