Pass vaccinal: Valérie Pécresse a beau le défendre, la droite se divise à l'Assemblée nationale
Un parti divisé. Alors que Valérie Pécresse, la candidate des Républicains à la présidentielle soutient le pass vaccinal, les députés de son parti ne partagent pas tous son point de vue. Deux tiers d'entre eux se sont abstenus ou ont voté contre le projet de loi dans la nuit de mercredi à jeudi.
Parmi les poids lourds de la droite qui se sont opposés, on décompte Guillaume Peltier, récemment écarté de son poste de vice-président des LR, Olivier Marleix, en charge du projet de Valérie Pécresse ou encore Brigitte Kuster, ancienne porte-parole de Michel Barnier.
L'une des porte-paroles de Pécresse opposé au pass vaccinal
24 députés LR ont voté contre ce texte, soit l'équivalent d'un tiers du groupe qui s'est prononcé sur ce texte. L'opposition d'Aurélien Pradié au pass vaccinal, pourtant l'un des porte-paroles de la campagne de Valérie Pécresse, a été particulièrement remarquée.
Les abstentions pèsent également lourd dans la balance. On retrouve Julien Aubert, le président de la fédération LR du Vaucluse, Pierre Henri-Dumont, secrétaire général adjoint des LR ou encore Éric Diard, député des Bouches-du-Rhône.
Parmi les députés qui ont voté en faveur de ce texte, les poids lourds de la droite sont nombreux. A l'instar de Damien Abad, le président du groupe, Éric Ciotti, le patron du parti Christian Jacob, Éric Woerth, Guillaume Larrivé et l'un des intimes de Valérie Pécresse, Robin Reda.
"La duplicité" des proches de Valérie Pécresse
Face à ce positionnement pour le moins contrasté, l'exécutif a jugé sévèrement la candidate à la présidentielle. "Ces derniers jours, on a vu Valérie Pécresse et Éric Ciotti dire dans les médias qu’ils soutenaient le pass vaccinal. Et hier soir, on a vu les députés LR (...) voter contre (...). Valérie Pécresse doit clarifier sa position", a ainsi estimé le secrétaire d'État sur France Inter ce mardi matin.
Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a, elle, dénoncé "la duplicité" et "l'irresponsabilité" des députés proches de la patronne de la Région Île-de-France le même jour sur BFMTV.
Quelques heures plus tard, cette dernière a tenu une conférence de presse pour répondre à ces accusations. "Nous avons aujourd'hui un grand rassemblement de sensibilités autour de moi, et il n'y a aucune famille politique où tout le monde pense la même chose", a tranché Valérie Pécresse depuis son nouveau QG.
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"Nous sommes un parti responsable"
Elle a néanmoins assuré que la position du groupe LR était de ne pas s'opposer au texte, à l'Assemblée comme au Sénat, "car nous sommes un parti responsable". Quelques minutes plus tôt, la candidate avait tenu des propos similaires lors du Conseil stratégique de sa campagne, amené à se tenir chaque semaine jusqu'au premier tour, appelant les siens à faire preuve de "solidarité" et de sens du "collectif, comme l'explique L'Express.
Dans un langage plus fleuri, Christian Jacob a demandé aux députés de "ne pas jouer aux cons".
Sur les bancs des LR, on assume toutefois ces différences. "Tout le monde est d'accord pour la vaccination, il n'y a pas d'antivax aux Républicains, mais il y a des désaccords sur les modalités", a ainsi expliqué le député Julien Aubert, auprès de France info.
Tomber dans le piège
A droite, nombreux sont ceux qui estiment que le gouvernement leur a tendu un piège. "Ce pass vaccinal, c'est un outil de gestion de la crise sanitaire, mais le gouvernement en a fait un piège politique. Si vous votez contre le texte, vous paraissez être contre la vaccination...", a encore regretté le député LR Julien Dive sur France info.
Le psychodrame pourrait bien continuer au Sénat. Bruno Retailleau, le président du groupe au Palais du Luxembourg, a beau affirmer avoir "une approche constructive" auprès de Public Sénat, le sénateur Laurent Dupolomb, un proche de Laurent Wauquiez a déjà annoncé qu'il voterait contre le pass vaccinal, tout comme Alain Houpert ou encore Laurence Muller-Bronn.