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Pass sanitaire: Des journalistes et médias ciblés par des manifestants

Samedi 31 juillet, environ 200.000 personnes ont manifesté en France contre les mesures sanitaires mises en place face au covid-19. Avec malheureusement des attaques et injures contre la presse, souvent empêchée d'informer. (Photo: PHILIPPE DESMAZES / AFP)
Samedi 31 juillet, environ 200.000 personnes ont manifesté en France contre les mesures sanitaires mises en place face au covid-19. Avec malheureusement des attaques et injures contre la presse, souvent empêchée d'informer. (Photo: PHILIPPE DESMAZES / AFP)

CORONAVIRUS - Pris pour cible. Ce samedi 31 juillet, quelque 200.000 personnes ont défilé dans les rues de France pour protester contre l’extension du pass sanitaire, une mobilisation qui s’est tournée à plusieurs reprises contre des médias et des journalistes. Une presse empêchée donc d’informer par des manifestants qui ne cessent de revendiquer une supposée “défense de la liberté”.

Dans l’Est de la France tout d’abord, plusieurs de nos confrères ont dénoncé des agressions verbales, à l’image des employés de France Bleu Belfort qui ont filmé une partie du cortège anti-vaccination et anti-mesures sanitaires venir lancer des “collabos” devant les locaux de la radio.

Dans la même manifestation, les journalistes de l’Est Républicain déplorent quant à eux d’avoir été pris à partie verbalement “avec une forte intensité”, pendant qu’une de leur consœur se voyait adresser des “gestes obscènes”. Les manifestants sont même allés jusque devant les locaux du journal local, où les journalistes ont été “copieusement hués et insultés”.

Comme l’écrivent nos confrères, les quelques centaines de personnes rassemblées dans la rue leur ont notamment reproché d’avoir “relayé les mensonges du gouvernement”. Et cela avec une violence qui n’avait pas été atteinte durant le mouvement des gilets jaunes, terminent, dépités, nos confrères.

À Reims, ce sont encore les journalistes de l’antenne locale de France Bleue qui relaient les injures reçues durant leur couverture du mouvement social. “Les journalistes sont soit des chômeurs, soit des putes”, ont-ils notamment entendu.

Un journaliste blessé à Nantes

Plus au sud, du côté d’Annecy, les locaux du Dauphine Libéré ont été dégradés, taggués avec “des phrases et des slogans injurieux à l’égard du travail des journalistes de la rédaction, mêlant opposition au pass sanitaire et références à l’indépendance de la Savoie”. Des actes de vandalisme qui se sont produits au petit matin samedi, soit avant la mobilisation contre la batterie de mesures visant à endiguer l’épidémie de covid-19. Comme le rapporte la rédaction, des propos identiques à ceux inscrits sur la façade du journal ont été retranscrits sur la page d’un leader local du mouvement des gilets jaunes.

À Paris, après que deux journalistes de l’AFP ont été la cible de crachats et d’injures, l’agence de presse a décidé de suspendre la couverture des manifestations contre le pass sanitaire. Au cours des dernières semaines, des équipes de BFMTV et de France 2 avaient déjà été prises à partie à Paris et Marseille dans ce genre de contexte. Dans la préfecture des Bouches-du-Rhône, les autorités rapportent d’ailleurs également des agressions commises contre la presse ce samedi 31 juillet.

Par ailleurs, il n’y a pas que manifestants qui s’en sont pris aux journalistes durant la mobilisation de ce samedi. À Nantes, un journaliste accuse effectivement les forces de l’ordre de lui avoir projeté une grenade lacrymogène dans la tête, alors qu’il leur tournait le dos.

Sur des images où il est impossible de voir qui lance la grenade, on voit effectivement le projectile percuter l’arrière du crâne du jeune homme, qui est alors en train de filmer les manifestants. Il explique avoir fini aux urgences et avoir reçu deux points de suture.

À voir également sur le HuffPost: Nouvelles manifestations contre le pass sanitaire dans toute la France

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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