Passe Navigo à 18,80 euros : 4 personnes interpellées dans une affaire de trafic

Un vaste trafic de passes Navigo démantelé (Photo : PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images)

Les malfaiteurs auraient écoulé pas moins de 45 000 passes en toute illégalité depuis 2019. Au total, le préjudice pour la RATP dépasserait les 10 millions d'euros.

Leur tarif défiait toute concurrence. Quatre hommes âgés de 25 à 44 ans ont été arrêtés ces derniers jours en Seine-Saint-Denis et à Paris, dans le cadre d'une enquête sur un vaste trafic de passes Navigo, la carte d'abonnement associée au réseau de transport de la région Ile de France.

45 000 passes frauduleux édités depuis 2019

Comme le rapporte BFM Paris, qui reprend des informations du Parisien, les quatre suspects auraient monté une combine dans le but de fournir à leurs "clients" des abonnements mensuels à 18,80 euros au lieu de 75,20 euros, un tarif officiellement "réservé aux chômeurs bénéficiant de l'allocation de solidarité spécifique et aux bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire".

En échange d'un paiement de 150 euros, les malfaiteurs proposaient de fournir "les documents nécessaires à l'obtention de cette réduction", permettant à des personnes qui n'auraient pas dû bénéficier de ce tarif de prendre un abonnement à 18,80 euros. Au total, le réseau aurait ainsi fait éditer pas moins de 45 000 passes frauduleux depuis 2019.

Un bénéfice annuel entre 1,5 et 2,2 millions d'euros pour les trafiquants

Selon les estimations réalisées par les enquêteurs, le manque à gagner correspondant à ces réductions frauduleuses dépasserait les 10 millions d'euros pour la RATP. De leur côté, les organisateurs du trafic auraient généré un bénéfice annuel oscillant entre 1,5 et 2,2 millions d'euros sur les quatre dernières années (les investigations ne sont pas remontées au delà de l'année 2019). Cet argent aurait ensuite été blanchi, avant de transiter vers l'Egypte, d'où sont originaires les quatre suspects.

Arrêtés au terme d'une enquête longue de près d'un an, ces derniers ont reconnu les faits. Deux d'entre eux sont considérés par la police comme les organisateurs du réseau, tandis que les deux autres ne seraient que de simples intermédiaires. Au cours des perquisitions réalisées par les forces de l'ordre, ces dernières ont notamment saisi "près de 65 000 fausses attestations de complémentaires santé solidaire".

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