Le pass Navigo à 90 euros ? Pécresse demande aux usagers de la RATP de mettre la pression sur le gouvernement

Un pass navigo à 90 euros ? Pécresse (ici avec Macron en 2018) demande aux usagers de la RATP de mettre la pression sur le gouvernement
LUDOVIC MARIN / AFP Un pass navigo à 90 euros ? Pécresse (ici avec Macron en 2018) demande aux usagers de la RATP de mettre la pression sur le gouvernement

POLITIQUE - Le bras de fer continue entre le gouvernement et Valérie Pécresse. Alors que la région Île-de-France étudie la possibilité d’une hausse du passe Navigo à 90 euros, sa présidente demande aux usagers de mettre la pression sur l’État pour éviter une explosion des prix « socialement totalement inacceptable », selon ses mots.

« L’heure est grave car malgré toutes mes tentatives pour obtenir de l’État de nouvelles recettes, le blocage du gouvernement dessine la voie d’un Passe Navigo à 90€, soit 20 % d’augmentation », écrit ainsi Valérie Pécresse dans une lettre envoyée aux associations d’usagers ce mercredi 30 novembre. Avant d’ajouter, comme une requête : « C’est pourquoi je vous demande de mobiliser tous les moyens à votre disposition pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités (...) afin d’aider à réduire le plus possible la facture pour les usagers franciliens. »

Concrètement, la présidente (LR) de région se plaint du désengagement du gouvernement et de son refus d’augmenter le « versement mobilité » des entreprises. Une contribution locale primordiale des employeurs de plus de 11 salariés, recouvrée par l’Urssaf, et prévue pour financer les transports en commun dans les régions, les départements et les communes. Selon Valérie Pécresse, une hausse de la contribution des entreprises permettrait de limiter le tarif à 80 euros mensuels, contre 75 aujourd’hui.

Échanges d’amabilités

Une « solution simpliste », pour le ministre des comptes publics Gabriel Attal, rétif à l’idée de demander un effort aux entreprises, à l’heure où l’IDFM (Île-de-France mobilité, l’autorité régionale des transports présidée par Valérie Pécresse) n’hésite pas à évoquer une « ’Taxe Macron’ pour les voyageurs ». Et rien n’indique que les échanges vont s’apaiser.

Mardi, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a jugé « un peu gros » de faire porter à l’État la responsabilité d’une éventuelle augmentation du Pass Navigo. « Comme c’est une compétence de la région, les transports régionaux, et comme c’est une compétence de la région que de fixer les tarifs, qu’une présidente de région considère que c’est de la faute de l’État si elle augmente les prix de ses propres transports, c’est comme si je vous disais que c’est de la faute de l’État si le prix de la télé que j’ai achetée dans une grande surface a augmenté », a-t-il ainsi sifflé lors du compte rendu du Conseil des ministres.

Il « a visiblement la mémoire courte », ont répliqué dans un communiqué la région Île-de-France et son autorité organisatrice des transports, Île-de-France Mobilités (IDFM), rappelant la lettre écrite en janvier 2020 par Édouard Philippe. Dans ce courrier que l’AFP a consulté, l’ex-Premier ministre promettait « des financements supplémentaires apportés à IDFM par l’État, ou par transfert de fiscalité », pour soutenir les coûts d’exploitation des futures lignes du Grand Paris Express, soit « plusieurs centaines de millions d’euros par an ».

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