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Pascal Keiser, ingénieux en chef de la Manufacture

Au centre de la polémique autour du spectacle sur Mohamed Merah, le président belge du théâtre avignonais est un entrepreneur technophile féru d'innovation culturelle.

A ce stade, en effet, il n’y a plus qu’à s’ébouriffer les cheveux et éclater de rire de sidération. «Surréaliste !» Pascal Keiser et Paul Rondin, respectivement président de la Manufacture, théâtre très repéré du «off», et directeur délégué du Festival «in» d’Avignon, ne viennent pas de voir passer le fantôme de Gérard Philipe dans la cour du cloître saint-Louis. Ils viennent juste d’apprendre que la ministre de la Culture d’Israël réclamait à son homologue française l’interdiction de Moi, la mort, je l’aime comme vous aimez la vie, cette pièce de théâtre adaptée du texte de Mohamed Kacimi revenant sur les dernières heures de Mohamed Merah, au centre d’une violente polémique depuis sa présentation à la Manufacture début juillet. Un dossier miné qui s’ajoute à un autre, puisque Keiser a également été accusé cette année d’avoir déprogrammé la mise en scène, par Gérald Dumont, d’un texte de Charb. Scandale ? «On a reçu un mince dossier de trois pages, sans voir de teaser, sans même pouvoir rencontrer les porteurs du projet - lesquels ont fini par nous lancer : "Si vous ne nous donnez pas une réponse dans la semaine, on s’engage avec un autre théâtre." Ce n’est pas comme ça qu’on construit notre programmation ! Aujourd’hui, ils nous accusent en plus d’antisémitisme. Ça frise la manipulation.»

A ce stade donc, c’est-à-dire après les menaces d’extrémistes de tous bords et insultes d’associations qui pleuvent chaque jour au standard du théâtre, Pascal Keiser n’a visiblement qu’une seule envie : «Fêter la fin de l’histoire au resto», lance-t-il à son collègue du «in» avant de se retourner vers nous dans un seul et long soupir, paupières lasses et souriantes, résigné à ce que s’abatte sur lui la pluie de questions attendues sur : 1) la liberté de programmation, 2) la vigilance à l’égard des (...)

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