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Pas de réquisition immédiate sur les carburants

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a écarté jeudi tout risque de pénurie de carburants et rejeté l'hypothèse de procéder à des réquisitions dans l'immédiat. /Photo prise le 26 mai 2016//REUTERS/Benoît Tessier

PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a écarté jeudi tout risque de pénurie de carburants et rejeté l'hypothèse de procéder à des réquisitions dans l'immédiat. "On ne risque pas de manquer", a-t-il déclaré sur Europe 1, en assurant que le gouvernement continuerait à débloquer les dépôts de carburant. Interrogé sur France info, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Francis Duseux, s'est également montré rassurant. "La situation est tendue dans certaines régions mais on est loin d'une pénurie nationale", a-t-il dit. "Le message que je peux passer c'est : 'Ne vous inquiétez pas'. En octobre 2010, on avait tenu trois semaines." Dans ces conditions, le gouvernement n'envisage par pour l'instant de procéder à des réquisitions de salariés. "Si j'annonce aujourd'hui la réquisition alors que les conditions juridiques ne sont pas remplies, ça ne sert à rien", a déclaré Manuel Valls à BFMTV. Le Premier ministre a cependant précisé qu'il ne fallait écarter aucune solution si le conflit durait, alors que les syndicats CGT des industries chimiques (FNIC CGT) et du secteur pétrolier ont appelé jeudi dans un communiqué "à poursuivre et amplifier encore les grèves". Jusqu'ici ces mouvements sociaux dans le secteur ont déclenché un "réflexe de précaution" chez les automobilistes et "on a battu depuis deux jours tous les records de consommation", a dit Alain Vidalies. BAISSE DE PRODUCTION ÉLECTRIQUE Pour le président de l'Ufip, qui évoque un niveau de demande en carburant "trois à cinq fois supérieur à ce qu'il est en routine", ce pic de demande est à l'origine des tensions actuelles car, en France, le "système logistique n'est pas prévu pour cela". Le secrétaire d'Etat aux Transports a expliqué que le recours aux stocks stratégiques de pétrole (trois jours sur l'équivalent de 115 jours de réserve) était justement destiné à accélérer la distribution. Il a rappelé que deux des huit raffineries françaises fonctionnaient, celles d'ExxonMobil, cinq autres étant touchées par la grève et une sixième en maintenance. Il a ajouté que les dépôts de carburant étaient pleins. "On a débloqué onze dépôts et on continuera à les débloquer pour desservir les stations", a précisé le secrétaire d'Etat. L'approvisionnement en carburant s'est amélioré dans l'Ouest et dans le Nord du pays mais la situation reste tendue dans le Sud-Est et à Paris. En ce qui concerne le secteur nucléaire, la CGT a annoncé que la grève a été votée dans les 19 centrales nucléaires françaises et revendiquait une baisse de production électrique de 5.000 mégawatts jeudi matin. Mais Alain Vidalies a écarté tout risque de coupures d'électricité. "Tous les réseaux sont très interconnectés et nous sommes dans une période où nos capacités de production en Europe sont très importantes", a-t-il expliqué. "Si nous avions des difficultés d'alimentation avec nos ressources propres, nous pourrions acheter de l'électricité." (Myriam Rivet, édité par Emmanuel Jarry)