"Comme si la partie était terminée": quel avenir politique pour Harris après sa défaite contre Trump?

Après sa défaite face à Donald Trump, l'actuelle vice-présidente des États-Unis ne succédera pas à Joe Biden à la Maison Blanche. L'avenir de l'ancienne vice-présidente s'annonce flou.

Un futur à réinventer. Kamala Harris, candidate démocrate malheureuse à la présidentielle américaine, s'est inclinée face à son adversaire républicain Donald Trump, selon des résultats officiels annoncés ce mercredi 6 novembre. Alors qu'elle ne deviendra pas la 47e présidente des États-Unis, l'avenir en politique de l'actuelle vice-présidente apparaît incertain.

"Nous devons accepter les résultats de cette élection", a déclaré mercredi Kamala Harris face à ses partisans.

"Je reconnais ma défaite mais je n'abandonne pas le combat", a soutenu ensuite l'ancienne candidate, évoquant notamment le droit pour les femmes "de prendre les décisions concernant leurs propres corps."

Alors que les enquêtes d'opinion annonçaient un scrutin serré, le camp républicain s'est imposé largement, avec 294 grands électeurs remportés contre 223 pour les démocrates.

À court terme, Kamala Harris doit assurer la fin de son mandat de vice-présidente des États-Unis. En effet, Donald Trump ne succédera à Joe Biden que le 20 janvier 2025, jour où la démocrate proclamera officiellement la victoire des républicains, ce qui marquera le retour du magnat de l'immobilier à la Maison Blanche, avec J.D. Vance comme nouveau vice-président.

"Nous aiderons (Donald Trump) et son équipe dans la transition et nous nous engagerons dans un transfert pacifique du pouvoir", a assuré mercredi Kamala Harris à ce sujet.

De son côté, Joe Biden a réagi à la défaite de sa vice-présidente, se disant persuadé que Kamala Harris "va continuer à être une dirigeante que nos enfants admireront pendant des générations, tandis qu'elle imprimera sa marque sur l'avenir de l'Amérique".

Mais de quoi sera fait l'avenir de Kamala Harris? Si l'ancienne procureure de Californie n'a publiquement rien annoncé de ferme, elle s'est dite déterminée, après sa défaite, à continuer à défendre ses idées.

"Ce n'est pas le moment de baisser les bras. C'est le moment de se retrousser les manches. C'est le moment de s'organiser, de se mobiliser et de rester engagés dans le combat pour la liberté et la justice", a-t-elle assuré.

"Le travail de protection de l'Amérique contre les impacts d'une présidence Trump commence maintenant", a par ailleurs assuré la présidente de campagne de Kamala Haris Jen O'Malley Dillon, dans un courrier adressé à son équipe, selon Associated Press.

"Je sais que la vice-présidente n'a pas fini ce combat et je sais que les personnes destinataires de cet e-mail seront également des leaders dans cette mission collective", a-t-elle soutenu.

Le journaliste, observateur de longue date de la vie politique américaine, Richie Greenberg, estime auprès du Times que, dans un premier temps, Kamala Harris "va devoir se reposer, panser ses plaies et réfléchir à quel rôle elle va jouer" à l'avenir, avec les démocrates ou non.

Parmi les options possibles pour la future ex vice-présidente, Kamala Harris pourrait choisir de se présenter aux élections de gouverneure en Californie, État où elle a eu une longue carrière comme procureure.

Le journaliste émet cependant des doutes. "Je ne sais pas si les gens sont prêts à donner à nouveau de l'argent", après sa lourde défaite face à Donald Trump. "Quelqu'un m’a dit qu’ils ne financeraient pas (une telle candidature). Ça diviserait le parti californien si elle se présentait", estime-t-il.

Toujours au Times, Gil Duran, un ancien collègue de Kamala Harris lorsqu'elle exerçait au bureau du procureur de Sacramento, en Californie, confie être lui aussi pessimiste sur l'avenir politique de la vice-présidente.

"Ça me semble être la fin d'une carrière politique et non le début. C'est comme si la partie était terminée. C'est tragique, pour elle et pour le pays", dit-il.

Pour lui, la candidate défaite ne dispose pas d'une "voie viable en politique en tant qu’élue". "Elle pourrait jouer un rôle au sein du parti", estime cependant Gil Durant, suggérant un possible futur comme porte-parole des démocrates.

Ancienne avocate, puis procureure, Kamala Harris pourrait également choisir de s'éloigner de la politique et de revenir à sa première carrière, avec cependant l'étiquette de candidate malheureuse à une présidentielle.

Pour le parti démocrate, un important travail l'attend pour éviter un nouvel échec en 2028. Au programme, notamment, selon le média américain PBS News, "réfléchir à la façon dont ils s'adressent aux Latinos, aux électeurs de la classe ouvrière et aux hommes" auprès desquels Kamala Harris n'a pas trouvé un grand écho.

Article original publié sur BFMTV.com