Parlement européen : Michèle Alliot-Marie visée par la justice européenne pour l’emploi fictif de son neveu
Conséquence de l’affaire des assistants parlementaires européens fictifs du Rassemblement national, l’emploi parlementaire du neveu de l’ancienne ministre pose question.
JUSTICE - L’ancienne ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy risque de devoir rembourser de l’argent. Selon les informations de Libération ce lundi 11 septembre, confirmées depuis par le journal Le Monde, Michèle Alliot-Marie va devoir rembourser près de 600 000 euros au Parlement européen.
Passée par plusieurs ministères sous trois présidents différents, Michèle Alliot-Marie a également été députée européenne à plusieurs reprises. C’est pour cette dernière fonction qu’elle est accusée d’avoir employé son neveu Florimond Olive comme assistant parlementaire entre 2014 et 2019, raison pour laquelle le Parlement de Strasbourg devrait lui demander de rembourser de l’argent, les missions attachées au neveu de l’ancienne ministre n’ayant pas été effectuées.
Une somme qui correspondrait finalement aux salaires versés à Florimond Olive pour ce qui est considéré comme un « emploi fictif », selon les informations de Libération. Des révélations qui interviennent d’ailleurs par l’intermédiaire de l’affaire des assistants parlementaires européens fictifs du Rassemblement national.
« Je n’ai pas encore reçu cette demande », a toutefois répondu le neveu de Michèle Alliot-Marie contacté par Le Monde. « J’attends de voir sur quelle base elle se fonde pour agir en conséquence. Mais mon travail d’assistant parlementaire était effectif ».
Autre élément en sa faveur : « un long congé en 2017 » pour participer au début de campagne présidentielle de Michèle Alliot-Marie. Une campagne finalement avortée à l’époque, faute de signatures suffisantes.
Dans le viseur de l’OLAF
Pour comprendre l’origne de cette affaire, il faut revenir quelques années en arrière, lors des révélations entourant un système d’emplois fictifs au sein du Front national (depuis renommé Rassemblement national) dévoilé en 2016.
À l’époque des faits, le parti politique de Marine Le Pen est épinglé pour un préjudice estimé à 7 millions d’euros. Mais si le FN est principalement ciblé par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), le parti dénonce la situation d’une vingtaine d’eurodéputés français qui pourraient être également reconnus coupable d’avoir utilisé des emplois fictifs
Parmi eux, on retrouve notamment le Modem de François Bayrou mais aussi Michèle Alliot-Marie. D’après les deux journaux à l’origine de ces révélations, l’Office européen de lutte antifraude avait alors recommandé au Parlement européen de réclamer la somme de 600 000 euros à l’ancienne ministre aujourd’hui sortie de la vie politique.
Une recommandation qui n’a pas encore été validée par le Parlement européen, mais tout laisse à penser que l’institution européenne suivra cette décision sans trop sourciller. Mais si la décision était encore suspendue, c’est en raison d’autres vérifications (sur d’éventuelles sommes supplémentaires à rembourser) qui n’ont finalement rien donné.
Désormais, ce sera à Michèle Alliot-Marie et son neveu de prouver que son travail d’assistant parlementaire européen a été effectué dans son ensemble et selon les règles.
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