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Paris : des pompiers jugés pour avoir filmé un homme mourant en pleine opération

Trois membres de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris comparaissent ce mardi pour avoir filmé un homme qui s'était empalé sur un plot après s'être jeté du sixième étage. Des images qui ont ensuite fait le tour des réseaux sociaux.

C'est un macabre buzz qui les conduit devant la justice ce mardi. Des pompiers comparaissent devant le tribunal judiciaire de Paris pour avoir filmé "un homme nu, allongé et mourant sur un brancard", après sa tentative de suicide en 2018, rapporte au Parisien l'avocate de sa famille Me Fanny Colin.

Les agissements qui leur sont imputés ont pronfondément heurté la famille de la victime qui apparaît sur les images. Louis, 26 ans, a voulu mettre fin à ses jours dans la nuit du 27 septembre 2018 en se jetant par la fenêtre du sixième étage d'un immeuble de la rue de la Jonquière, dans le 17è arrondissement de Paris. Il ne s'écrase alors pas sur le trottoir mais s'empalle sur un plot situé au pied du bâtiment.

Transporté en urgence à l'hôpital de Beaujon, à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, il meurt durant l'opération chirurgicale, après que les pompiers ont eu le temps de s'amuser de la situation en la filmant. On y voit un pompier en train de retirer du corps de la victime le plot sur lequel elle s'est empallée. Il brandit ensuite l'objet. Les vidéos, transmises de main en main à leurs collègues, leurs amis et leurs proches, ont fini par fuiter sur les réseaux sociaux.

Fuite sur les réseaux sociaux

Après le choc suscité par ces images, visionnées plusieurs milliers de fois sur Internet, la mère de la victime a porté plainte et trois hommes ont pu être identifiés et renvoyés devant le tribunal correctionnel.

Il s'agit de trois pompiers de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Parmi eux, deux sont des hauts gradés, des médecins militaires, âgés de 29 et 30 ans. Le troisième est un soldat du feu de 28 ans, détaille Le Parisien. Ils sont poursuivis pour "avoir fixé ou transmis sans son consentement l’image de la victime se trouvant dans un lieu privé, en l’espèce la captation d’images d’une intervention médicale en cours en salle de réanimation".

S'ils sont accusés d'avoir fait tourner ces images à leur entourage, il est difficile de déterminer "qui a mis en ligne cette vidéo", souligne à nos confrères une source proche du dossier. Selon cette même source, les prévenus pourraient plaider la nécessité de ces images, comme un "retour sur expérience" pour leur profession.

Article original publié sur BFMTV.com

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