Paris Police 1905 : la série de Canal+ retrace remarquablement bien la face sombre de la Belle Époque

Et dire qu’on l’appelle "la Belle Époque !" L’excellente série de Canal + Paris Police 1905 montre combien le nom de cette période s’étirant de 1871 à 1914 est fallacieux. Vrai, cet entre-deux-guerres fut pour la France une ère de foi dans le progrès technique et de rayonnement culturel. Reste qu’on omet un peu vite les déchirements causés par l’affaire Dreyfus ou l’affirmation tumultueuse de la laïcité, entre autres hoquets sociaux. De quoi donner du fil à retordre à des forces de l’ordre au centre d’une série historiquement rigoureuse, même si elle s’autorise des libertés. Son créateur, Fabien Nury, et l’historien de la police Jean-Marc Berlière, auteur de La Police à Paris en 1900 (éd. Nouveau Monde), démêlent le vrai du faux de la deuxième saison.

Paris Police 1905 s’ouvre sur une séquence choc : le 24 décembre 1904, un cadavre est retrouvé au bois de Boulogne. Suicide ou assassinat ? Ce sera au héros, l’opiniâtre inspecteur Jouin, de le déterminer. "Ceux qu’on nommait alors "invertis" ou "antiphysiques" dégoûtaient les policiers, souvent des campagnards peu au fait des sexualités diverses", affirme Jean-Marc Berlière. "L’homosexualité n’est répréhensible qu’en cas d’attentat à la pudeur, ce qui aurait pu exposer les dragueurs du Bois à un flagrant délit. Mais c’est un peu loin pour des policiers qui préfèrent écumer le quartier des Grands Boulevards." Pourtant, Fabien Nury n’a pas choisi ce lieu par hasard : "Le bois de Boulogne est, de très longue date, un endroit de rencontres (...)

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