Publicité

Paris, Lyon, Lille... Des milliers de manifestants en France pour dénoncer la "répression à Sainte-Soline"

À Lyon, Nantes, Lille, Paris et d'autres villes de France, des centaines ou des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi soir à proximité de préfectures, "contre la répression à Sainte-Soline et "les violences policières" dans les manifestations.

La majorité de ces rassemblements s'est déroulée dans le calme. À Paris, le rassemblement de 4500 personnes selon la préfecture de police, s'est muée dans la soirée en manifestations sauvages en petits groupes dans le coeur de la capitale. Sept interpellations ont eu lieu dans ces cortèges sauvages, selon un bilan de source policière à 22h30.

Ces rassemblements se faisaient à l'appel du mouvement Les Soulèvements de la Terre, du collectif Bassines Non Merci et de la Confédération paysanne, tous trois organisateurs de la manifestation interdite contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) lors de laquelle deux manifestants ont été grièvement blessés samedi.

"Il faut que ces violences policières cessent"

Le jour même, en déplacement dans les Alpes (sud-est) Emmanuel Macron est revenu sur les affrontements à Sainte-Soline dénonçant "des milliers de gens qui étaient simplement venus pour faire la guerre".

Benoît Feuillu, porte-parole des Soulèvements de la Terre, a indiqué sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris, que l'un des deux manifestants, Mickaël (34 ans) était sorti du coma: Il "vient de se réveiller. L'autre manifestant, Serge (32 ans), est "encore entre la vie et la mort", a-t-il dit.

Les familles des deux manifestants gravement blessés ont déposé plainte notamment pour "tentative de meurtre". La Défenseure des droits Claire Hédon a annoncé s'être saisie d'office de ces deux cas, "au regard de la gravité des blessures occasionnées, possiblement par des armes de force intermédiaire, dans un contexte de manifestations".

"Il faut que ces violences policières cessent", a dit Benoît Feuillu, en évoquant la lutte "pour l'eau" dans les Deux-Sèvres mais aussi les manifestations contre la réforme des retraites.

Darmanin et la préfète des Deux-Sèvres pointés du doigt

À Niort, plus de 400 personnes se sont réunies sans incidents devant la préfecture des Deux-Sèvres. Plus d'une cinquantaine de débris de grenades ramassées à Sainte-Soline ont été déposées et 200 bougies devaient être allumées à la tombée de la nuit pour symboliser les 200 blessés recensés selon les organisateurs.

"Nous n'oublierons pas ce que Darmanin a fait, jamais !", a lancé le porte-parole de Bassines Non Merci, Julien Le Guet, à la foule qui répondait :"On n'oublie pas", "on ne pardonne pas", ou encore "Dubée démission", du nom de la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée.

À Nantes - où l'on comptait un millier de protestataires - la manifestation s'est dispersée tranquillement, après avoir été marquée au début par quelques jets de projectiles des manifestants vers les forces de l'ordre répliquant par des tirs de gaz lacrymogènes. À Rennes, face à un dispositif policier impressionnant, on comptait 300 manifestants, dans le calme, sous des trombes d'eau.

À Lille, quelques centaines de personnes, essentiellement des jeunes, se sont réunies place de la République. La secrétaire d'Europe Écologie les Verts Marine Tondelier y a lancé: "Les 'écosaboteurs' pour la plupart sont au gouvernement, condamnés pour inaction climatique par la justice (...). Mais "quand ce sont des écologistes qui désobéissent, nous sommes qualifiés de terroristes".

"On ne se laissera pas dissoudre!"

Des incidents se sont produits dans la soirée à Lyon à l'issue d'un rassemblement "contre les violences policières" ayant réuni jusqu'à 3.000 personnes, selon la préfecture."Mutiler, mentir, dissoudre... Vive la République !", pouvait-on lire sur une banderole. Dans la soirée une partie esquivait les forces de l'ordre en courant sur "les pentes" menant à la Croix-Rousse, après avoir dégradé un poste de police municipale.

Ils étaient quelques centaines à Strasbourg, et autant à Marseille à manifester dans le calme face à la préfecture des Bouches-du-Rhône, protégée par un impressionnant cordon de CRS.

"On ne va pas s'arrêter (...), on ne se laissera pas dissoudre!", a dit Benoît Feuillu, deux jours après que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin eut engagé une procédure de dissolution des "Soulèvements de la terre", qu'il tient pour responsables des affrontements samedi à Sainte-Soline.

Trois cents personnalités, dont l'acteur Mathieu Amalric, la romancière Annie Ernaux ou l'actrice Adèle Haenel ont signé une tribune dans Le Monde, publiée jeudi et intitulée "Nous sommes les Soulèvements de la Terre", pour rendre publique leur appartenance à ce mouvement.

Article original publié sur BFMTV.com