Paris : les pompiers, un service bientôt payant ?

Les pompiers de Paris pourraient facturer une partie de leurs interventions pour compenser une baisse de leur budget. Une piste polémique qui remet une nouvelle fois en question le principe de la gratuité des secours.

Paris : les pompiers, un service bientôt payant ?

C'est un débat qui revient régulièrement au cœur de l'actualité : face au trop grand nombre d'appels jugés inutiles, les pompiers de Paris envisagent de facturer certaines de leurs interventions. Selon le Parisien, la question revient aujourd'hui avec plus d’acuité en raison d’une coupe budgétaire de 2 millions d’euros sur les 330 millions d'euros du budget annuel des pompiers de Paris. Les secours à la personne et les interventions dans les cas d'incendie devraient bien entendu rester gratuits mais d'autres interventions, considérées comme moins légitimes, pourraient être payées par les usagers

Secours : ce qui est déjà payant

 

 

D'où vient le principe de gratuité des secours ?

Le principe de gratuité des secours a été instauré par une ordonnance royale du 11 mars 1733. Au départ, cela concernait uniquement les victimes d'incendies mais le principe a été étendu progressivement à d’autres circonstances, notamment en mer et en montagne.

L'affaire des faux disparus des Gorges du Verdon

En août 2013, deux couples pratiquant le canoë dans les Gorges du Verdon sont portés disparus. Un dispositif de recherches important est mis en place pour un montant de 65.000 euros environ. En fait, les quatre amis avaient abandonné leurs embarcations avant de rentrer tranquillement chez eux.

Une proposition de loi pour limiter la gratuité des secours

Suite à cet événement, le 10 octobre 2013, une proposition de loi avait tenté d'introduire la notion « d'imprudence caractérisée » pour limiter le principe de la gratuité des secours. A l'époque, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France déplorait la remise en question de ce principe : "derrière cette proposition, une logique purement comptable semble vouloir s'imposer au mépris du maintien d'un lien fort entre les populations civiles et leurs services de secours et d'urgence", notait alors le syndicat, preuve que le débat est loin d'être clos !