Paris juge la crise au Liban "alarmante", redoute des violences

PARIS JUGE LA CRISE AU LIBAN "ALARMANTE", REDOUTE DES VIOLENCES

PARIS (Reuters) - La crise au Liban devient "alarmante" et la France redoute que le mécontentement social débouche sur une escalade de la violence, a déclaré mercredi Jean-Yves Le Drian.

"La situation est alarmante avec une crise économique et financière, sociale et humanitaire renforcée par les risques du coronavirus", a dit le chef de la diplomatie française lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

"A mesure que la crise sociale s'aggrave (...) les risques de violences augmentent", a souligné Jean-Yves Le Drian, par allusion à de récents affrontements confessionnels. "C'est une dérive très préoccupante", a-t-il ajouté.

Le président libanais Michel Aoun a évoqué jeudi dernier une "atmosphère de guerre civile" lors de récentes manifestations populaires organisées notamment à Beyrouth et le chef de l'Etat s'est inquiété de manoeuvres visant à attiser les tensions entre communautés.

Le Liban, où près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale, connaît sa pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990.

La situation s'est encore dégradée avec le mouvement de contestation entamé en octobre visant la classe politique et la corruption.

Jean-Yves Le Drian a exhorté le gouvernement libanais à mettre en oeuvre "concrètement" des réformes afin de que la France, et l'ensemble de la communauté internationale, puissent être en mesure de venir en aide au pays. "Je vais me rendre prochainement au Liban pour le dire avec force", a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

(John Irish, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)