Paris et Londres dans le vert, Alstom grimpe, le sterling recule

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont fini vendredi dans le vert ou sans grand changement avec de bonnes nouvelles sur l'activité du secteur privé de la zone euro, un bond pour Alstom sur des anticipations d'un rapprochement avec Siemens et un recul de la livre sterling dans le sillage d'un discours de Theresa May sur le Brexit.

La progression des marchés actions a toutefois été freinée par un regain de tension entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, qui a évoqué un essai nucléaire dans le Pacifique.

À Paris, le CAC 40, qui a débuté dans le rouge, a gagné 0,27% (14 points) à 5.281,29 points tandis qu'à Francfort, le Dax terminait en léger repli (-0,06%), pénalisé par un recul de plus de 4% pour Deutsche Börse après des critiques du régulateur financier sur un compromis trouvé entre l'opérateur boursier et la justice allemande pour clore une affaire de délit d'initié.

A Londres, le FTSE a pris 0,64%, augmentant ses gains parallèlement à un repli du sterling, qui a cédé jusqu'à 0,6%, sous 1,35 dollar, dans le sillage du discours prononcé à Florence par la Première ministre britannique.

Theresa May s'est efforcée de relancer les négociations sur le Brexit en acceptant le maintien de son pays au sein du marché unique pendant une période de transition après mars 2019 et en offrant quelques concessions sur les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

VERS UN RAPPROCHEMENT ALSTOM-SIEMENS

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a pris 0,05%, comme l'Eurostoxx 50, le Stoxx 600 s'appréciant pour sa part de 0,09%.

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC a pris 1,29%, le Dax 0,59%, le FTSE 1,26% et le Stoxx 600 0,62%.

Aux valeurs en Europe, Alstom a grimpé de 4,12% suite à un article du Monde évoquant l'imminence d'un rapprochement avec Siemens dans le ferroviaire. Alstom a confirmé l'existence de discussions avec le conglomérat allemand en affirmant qu'aucune décision n'avait été prise.

A la hausse également, Fiat Chrysler a progressé de 3,94% sur des attentes d'une réorganisation du groupe avec des cessions d'actifs et le détachement de certaines marques.

A Paris, la meilleure progression du CAC 40 est pour L'Oréal (+2,46%), soutenu par de nouvelles spéculations sur l'actionnariat du groupe de cosmétiques après la disparition de Liliane Bettencourt.

LE TON MONTE ENTRE WASHINGTON ET PYONGYANG

A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street est en léger repli, pénalisée notamment par le regain de tension sur le dossier nord-coréen.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a déclaré vendredi vouloir "faire payer cher" à Donald Trump son discours à l'Onu, disant que son pays allait envisager des "contre-mesures radicales" et "historiques". Son ministre des Affaires étrangères a ensuite mentionné la possibilité d'un essai de bombe H d'une puissance sans précédent dans l'océan Pacifique.

Le président américain a répliqué en écrivant sur Twitter que Kim Jong-un allait "être mis à l'épreuve comme jamais".

De son côté, l'Iran, qualifié d'"Etat voyou" par le président américain à la tribune des Nations unies, a promis de renforcer ses capacités balistiques.

Ces déclarations favorisent le repli sur les valeurs refuges traditionnelles comme l'or, qui prend plus de 0,3% au-dessus de 1.295 dollars l'once, mais aussi les emprunts d'Etat comme les Treasuries à 10 ans, dont le rendement est repassé sous 2,25%.

Le Bund allemand à 10 ans est pour sa part reparti à la hausse et l'euro progresse de plus de 0,2% face au dollar dans le sillage de bons indices PMI "flash" en France, en Allemagne et dans l'ensemble de la zone euro.

Sur le front du pétrole, les cours du brut varient peu.

L'Opep et d'autres producteurs pétroliers risquent de ne pas décider avant janvier s'il y a lieu de prolonger leur accord de réduction de la production, ont déclaré des représentants du comité ministériel de suivi de l'accord à l'issue de leur réunion vendredi à Vienne.

(édité par Wilfrid Exbrayat)