Paris demande à l’Azerbaïdjan de libérer « sans délai » un Français soupçonné d’espionnage

Un Français est actuellement détenu en Azerbaïdjan pour « espionnage ». (photo d’illustration)
EMMANUEL DUNAND / AFP Un Français est actuellement détenu en Azerbaïdjan pour « espionnage ». (photo d’illustration)

INTERNATIONAL - Après le Burkina Faso, où quatre fonctionnaires français soupçonnés d’espionnage avaient récemment été arrêtés, c’est maintenant en Azerbaïdjan qu’un autre dossier mobilise le quai d’Orsay.

Un homme d’affaires français, lui aussi accusé d’espionnage, a été arrêté en décembre dans le pays caucasien, quelques jours après l’expulsion réciproque de diplomates des deux pays sur fond de vives tensions bilatérales.

« Soupçonné d’avoir commis des actes d’espionnage, Martin Ryan (...) a été arrêté le 4 décembre », a indiqué ce mardi 9 janvier Leyla Abdullayeva, ambassadrice de l’Azerbaïdjan à Paris, à l’AFP. « Plus tard, la justice a ordonné sa détention pour une durée de quatre mois », a-t-elle expliqué, soulignant que « l’ambassade de France à Bakou (avait) été informée par une note verbale » et qu’il avait reçu des visites consulaires « à plusieurs reprises ».

« Nous confirmons la détention de notre compatriote par les autorités azerbaïdjanaises depuis le début du mois de décembre dernier », a indiqué dans l’après-midi le ministère français des Affaires étrangères à l’AFP. « Comme nous avons eu déjà l’occasion de l’indiquer aux autorités azerbaïdjanaises, nous considérons cette détention comme arbitraire et demandons la libération sans délai de notre compatriote », a-t-il ajouté.

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L’affaire avait fuité il y a quelques jours dans des médias en ligne, notamment en Azerbaïdjan, mais sans confirmation officielle jusqu’à présent. « On a parlé avec lui quatre fois, chaque fois deux minutes. Il dit qu’il est bien traité et qu’il s’entend bien avec son avocat », a expliqué à l’AFP son père Richard Ryan.

Des tensions diplomatiques entre Paris et Bakou

Les tensions diplomatiques sont montées d’un cran entre Paris et Bakou fin décembre, avec l’expulsion réciproque de deux diplomates, alors que Bakou reproche depuis plusieurs mois à Paris son soutien à l’Arménie rivale.

La France avait déclaré « persona non grata » deux diplomates azerbaïdjanais par « mesure de réciprocité », après la décision de Bakou la veille d’expulser deux diplomates français.

Le soutien affiché de la France à l’Arménie, en conflit avec l’Azerbaïdjan, lui a également valu des critiques acerbes du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

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De son côté, Paris avait accusé en novembre des acteurs liés à l’Azerbaïdjan d’avoir mené une campagne de manipulation de l’information visant à porter atteinte à la réputation de la France dans sa capacité à accueillir les Jeux olympiques 2024.

Selon son père, Martin Ryan voit un lien entre son dossier et les tensions diplomatiques. « Une fois, il m’a dit : “on a voulu m’utiliser comme un pion” », a expliqué Richard Ryan, indiquant que son fils avait « fait allusion aux deux diplomates expulsés en estimant qu’ils s’en tiraient à bons comptes ».

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