A Paris, les cheminots réunifiés

Manifestation de cheminots, jeudi à Paris.

Qu’ils soient cadres ou «roulants», jeunes ou vieux, les manifestants veulent convaincre les usagers de la légitimité de leur combat.

C’est comme avec la météo : il y a les chiffres officiels et puis il y a la température ressentie. «On est chauds chauds», assure Julien, agent de circulation SNCF venu de Picardie. «Cette mobilisation, ça veut dire qu’il y a un grand malaise, qu’on n’est pas les seuls chacun dans notre coin», abonde Fabrice, militant SUD Rail qui travaille à la signalisation depuis 1995 et qui a fait le voyage de Saint-Brieuc avec ses collègues de Bretagne. Au total, 700 inscrits : «Un record.» Plongé dans une épaisse fumée blanche qui s’échappe des torches de signalisation allumées comme des feux de Bengale le long du trajet, le cortège des cheminots rassemble plus de cheveux gominés que de crinières argentées. Les jeunes four­nissent le gros des troupes qui battent le pavé entre la gare de l’Est et la place de la Bastille, où se fera la jonction avec la manif des fonctionnaires. Diablement efficace, la playlist mélange Pharrell Williams, Outkast et les Red Hot Chili Peppers. Du gros son, pas de Ferrat à l’horizon. Sur les trottoirs, des vendeurs improvisés proposent des thés glacés et des soupes de légumes. Adieu le parfum de merguez.

Ce qui change aussi, c’est la présence de nombreux cadres de l’entreprise publique aux côtés des «roulants». On les reconnaît de loin : dans la marée colorée, la plupart n’ont pas de gilets floqués aux couleurs d’un syndicat. Ils avancent par grappes, pas vraiment incognito. «Pendant la loi travail, ils n’étaient pas là. Deux ans après, ils réalisent enfin», raille gentiment Benoît, agent de départ à Paris-Est venu manifester en uniforme, parka bleu marine et casquette blanche. Sa collègue Laurène complète. Avec la réforme annoncée, qu’elle appelle déjà «la loi Spinetta», «tout le monde est touché dans l’entreprise, pour une fois». «Je suis là pour le service public, pas pour mon statut, insiste la jeune femme.Et puis, (...)

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