Paradoxes écologiques : les meilleurs choix à faire pour consommer vraiment responsable
L’enfer écologique est pavé de bonnes intentions. "L’analyse complète du cycle de vie d’un produit ou d’un service révèle en effet beaucoup d’idées reçues sur leur réel caractère "vert"", explique Pierre Rouvière, ingénieur en écoconception et auteur du livre Écolo, mon cul ! (éd. Eyrolles, 2023). On opte pour une liseuse, fier de limiter ainsi le gaspillage de papier, sans savoir qu’il faut dévorer au moins 50 livres au format numérique pour compenser les émissions carbone de sa fabrication. On ajoute quelques gouttes d’huiles essentielles à nos nettoyants ménagers faits maison en ignorant les quantités prodigieuses de matières premières utilisées (au moins 3 tonnes de pétales de rose pour obtenir 1 litre d’huile essentielle). Comment s’y retrouver ? "Hélas, il n’existe pas de solution magique ! Le plus souvent, les choix vont varier en fonction de la durée de vie du produit ou la fréquence de son utilisation. Ce qu’il faut, c’est aiguiser notre esprit critique", explique Pierre Rouvière dont l’ouvrage ne se veut pas un guide des écogestes mais plutôt un appel à la vigilance face au "greenwashing" des marques (qui utilisent des arguments écologiques souvent trompeurs pour améliorer leur image). "Une chose est sûre, une démarche de réduction de nos impacts doit forcément s’assortir d’un peu de sobriété", poursuit-il. D’autant que nombre d’innovations, offrant un gain en énergie ou en ressources, ont malheureusement conduit à une hausse de la consommation. Ainsi les économiques (...)