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Paracétamol : les risques d’un usage prolongé

L’ANSM recommande de ne pas dépasser 3 à 4 grammes de paracétamol par jour. ©Phovoir
L’ANSM recommande de ne pas dépasser 3 à 4 grammes de paracétamol par jour. ©Phovoir

L’ANSM recommande de ne pas dépasser 3 à 4 grammes de paracétamol par jour. ©Nathalie Shelton

S’il est prescrit sur une longue durée, le paracétamol augmenterait le risque de souffrir d’ accidents cardiovasculaires et de troubles digestifs. Mais ces événements indésirables pourraient aussi s’expliquer par l’interaction entre le paracétamol et d’autres médicaments.

Vendu en accès libre dans les pharmacies, le paracétamol, molécule principale du Doliprane®, de l’Efferalgan® ou du Dafalgan®, est notamment efficace pour calmer une inflammation ou une poussée de fièvre. Egalement prescrit dans la prise en charge de multiples pathologies chroniques, il s’agit de l’analgésique de référence parmi les traitements de première intention. Pour autant, « prescrit quotidiennement sur le long terme, le paracétamol peut faire le lit d’autres pathologies », viennent de révéler des chercheurs britanniques dans le British Medical Journal.

Maux de dos, arthrose…

Pour en savoir plus, l’équipe du Pr Philip Conaghan (Leeds Institute of Rheumatic and Musculoskeletal Medicine) a croisé les résultats de 8 études. Points à retenir de cette méta-analyse, deux travaux mettaient en avant un taux de mortalité plus élevé en cas d’usage chronique de paracétamol. « Les patients étaient selon une troisième étude plus fréquemment impactés par un évènement cardiovasculaire ». Enfin, plus fragiles sur le plan digestif, ils seraient « davantage sujets aux troubles gastro-intestinaux. »

Une polymédication risquée

Mais ces résultats ne se veulent pas alarmistes. Certes, ces effets indésirables ont fait l’objet d’études et sont bien précisément décrits, « mais des biais existent », modèrent les chercheurs. En effet, « la plupart des patients sous paracétamol en continu prennent aussi d’autres traitements. Les effets indésirables peuvent donc provenir d’autres molécules et/ou de l’interaction avec certains médicaments. »

« On ne peut donc attribuer ces risques au seul paracétamol ». D’autant que cette molécule est aussi connue pour engendrer « moins d’effets secondaires comparés aux autres médicaments prescrits dans la prise en charge des douleurs chroniques comme les anti-inflammatoires stéroïdiens ou les opiacés », ont rappelé les chercheurs.